Quelques travaux précurseurs sur les discours antiterroristes

A l’inverse des travaux sur la définition du terrorisme, sur les actions policières ou juridiques de lutte contre le terrorisme (Enders, Sandler, 1993 ; Quadruppani, 1989 ; Lejeune, 1992 ; Cettina, 1994, 2001 ; Gozzi, 2003 ; Paye, 2004 ; Daguzan, 2006 ; Massey, 2006 ; Guidicielli, 2007) ou sur l’analyse des discours médiatiques sur le terrorisme (Wieviorka, Wolton, 1987 ; Eke, Odasuo, 1991 ; Schlesinger, 1991 ; Garcin-Marrou, 2001 ; Lits, 2004 ; Frau-Meigs, 2006), les discours politiques antiterroristes ont été peu traités par la littérature scientifique. Certes, de nombreuses recherches anglo-saxonnes ont été menées sur la justification rhétorique de la « guerre contre le terrorisme ». Récemment, Robert L. Ivie a travaillé sur la crainte de l’étranger dans le processus d’instauration de la démocratie aux États-Unis (Ivie, 2005) et Piotr Cap a étudié la construction de la menace dans le discours de l’administration Bush au sujet de la « guerre au terrorisme » et de la seconde guerre en Irak (Cap, 2006). En France, des travaux similaires demeurent rares17 tandis que les discours antiterroristes ont été peu abordés. Un certain nombre de travaux ont cependant guidé nos recherches. Ils se divisent entre les études visant à constituer une typologie du discours contre le « terrorisme » et celles insistant sur sa fonction régulatrice.

Notes
17.

Un des travaux les plus complets reste à ce jour le numéro spécial de la revue Mots. Les langages du politique sur les « signes et les rhétoriques militaires », Périès Gabriel, Paveau Anne-Marie, 1997, « Signes et rhétoriques militaires », Mots, juin, n° 51. En 2006, Anthony Saber avait également soutenu une thèse sur la caractérisation de genres discursifs propres aux milieux militaires américains, Saber Anthony, 2006, « Les milieux militaires américains et leurs discours », thèse de doctorat en études anglaises, sous la direction de Michel Petit, Université Bordeaux 2.