1) Les aspects juridiques de la lutte contre le terrorisme en France : une infraction à rebours de l’histoire de l’infraction politique

Alors que le terrorisme s’inscrit dans le spectre des violences politiques, il n’a jamais été traité comme tel par les institutions politiques et judiciaires. L’histoire de son incrimination s’inscrit à rebours de la tolérance classique à l’égard des délits politiques par la négation de la nature politique de l’acte terroriste. Jusqu’au milieu des années 1980, la répression du terrorisme hésitait une représentation dramatique s’illustrant dans des procédures exceptionnelles héritées du droit militaire, et une dépolitisation du crime afin de faciliter son extradition. L’institutionnalisation d’une législation propre à partir de 1986 a homogénéisé une appréhension du terrorisme sous l’angle d’une dérogation au droit commun. Cette stratégie n’a pas réglé pour autant la question de l’imprécision de sa définition pénale.