3) La lutte contre le terrorisme au sein de l’Union Européenne : un approfondissement de la criminalisation du terrorisme

Afin de surmonter les lacunes de la lutte internationale contre le terrorisme, de nombreux pays ont développé une coopération au sein d’un espace géographique plus restreint notamment au niveau régional. Fondée sur le renoncement à la guerre et une visée pacifique, l’Union Européenne (UE) n’a pas négligé pour autant les questions de sécurité au sein desquelles la « menace terroriste » est apparue rapidement. Avec la centralité de cette dernière dans l’agenda international depuis le 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme représente une voie privilégiée pour renforcer l’harmonisation européenne.

Mais pour se faire, les institutions européennes se sont heurtées à de nombreuses difficultés comme le principe de non-extradition pour motif politique, la disparité des systèmes juridiques entre les États membres ou l’importance de la souveraineté nationale dans le domaine de la sécurité. La politique de lutte contre le terrorisme est antérieure au 11 septembre 2001 mais les attentats ont été un facteur déterminant dans l’affichage politique des actions communautaires232 et un facilitateur de mesures retardées jusque là. L’objet de ce paragraphe n’est pas de résumer l’ensemble des actions menées par l’UE dans la répression du terrorisme mais de montrer leurs conséquences sur la perception du phénomène. D’une manière générale, les règles normatives produites ont favorisé une stratégie de dissimulation du terrorisme.

Notes
232.

« Le terrorisme est un véritable défi pour le monde et pour l’Europe. Le Conseil européen a décidé que la lutte contre le terrorisme sera plus que jamais un objectif prioritaire de l’Union européenne » (Conclusions du Conseil européen extraordinaire, Bruxelles, 21 septembre 2001).