1.2.2 Le prolongement affectif dans la solidarité

Le recours au lexique de l’affliction enclenche l’attribution de la pitié chez le locuteur et favorise la posture solidaire. Par l’expression de la solidarité et de la fraternité, le locuteur politique matérialise l’émotion contenue dans les discours puisque la solidarité est vue comme le prolongement sémantique de l’émotion.

Lionel Jospin « pense avec émotion aux victimes et à leurs familles et exprime, avec une grande tristesse, toute son amitié et sa solidarité au peuple américain » (11 septembre 2001). La présence de la solidarité est vérifiée par l’analyse de contenu. La fréquence d’apparition de la thématique « solidaire » (solidarité, amitié, fraternité, loyauté, dette) est relativement élevée (1,5 marques/discours sur l’ensemble des textes). Autre exemple, le substantif solidarité ou l’adjectif solidaire se retrouvent dans 61,6% des discours. Cette posture est également mise en avant dans le contexte d’énonciation médiatique : 62% des discours politiques médiatisés évoquent au moins une fois la solidarité. Ce constat se vérifie chez tous les locuteurs politiques, quelque soit leur appartenance institutionnelle ou partisane.