2.2.4 Une forme de déshumanisation : le rejet dans la barbarie

La construction de l’ennemi emprunte parfois une autre procédure de disqualification de l’ennemi : la déshumanisation.

‘« Les valeurs fonctionnant sur la base de certaines distorsions peuvent parfois dépouiller l’ennemi de ses caractères humains : il s’agit des processus de naturalisation et de déshumanisation. L’ennemi s’apparente à un animal dont les propriétés intrinsèques relèvent des pulsions et des instincts. Cette référence à la naturalisation conduit à présenter l’ennemi comme destiné à ne pas évoluer, ne pouvant pas modifier son comportement par essence belliqueux et n’ayant pas la possibilité de transformer sa manière d’être relevant d’un déterminisme absolu » (Ramel, 2000, p. 27).’

Dans les discours politiques antiterroristes, il ne s’agit pas d’une animalisation des terroristes mais, plutôt, d’une déshumanisation par une exclusion de la civilisation.