3.3 La mobilisation populaire dans la prévention de la violence

La communication gouvernementale vise explicitement un rassemblement politique et populaire. Dans sa doctrine antiterroriste publiée en 2006, le gouvernement français a conceptualisé ces logiques de raffermissement du rôle protecteur de l’État par une amplification de la menace et la recherche d’une « union sacrée » comme les fondements de toute communication publique en matière de terrorisme.

‘« Pour lutter contre le terrorisme, il existe deux types possibles de communication de long terme. La première consiste à rechercher la manifestation d’un soutien majoritaire aux efforts des pouvoirs publics dans la lutte contre le terrorisme et ses effets. Cette approche privilégie la dramatisation, qui provoque souvent un processus d’identification avec l’autorité publique. La seconde approche a pour objet de bâtir un consensus large, intégrant au premier chef la fraction de la population dont se réclame les terroristes et qu’ils essaient de détacher de la communauté nationale. Une politique de quête du consensus doit viser, à froid et de manière rationnelle, à faire de la population l’acteur lucide et sensibilisé au combat mené par les autorités » (La France face au terrorisme,2006, p. 119).’

Les processus d’identification s’illustrent dans les discours visant le partage d’émotions communes et ceux dénonçant l’ennemi. La dramatisation de la menace se poursuit dans des appels au sang-froid, corollaires aux annonces publiques de mesures de sécurité supplémentaires, et dans une revendication de la participation de la population à la prévention de la violence, par une demande de vigilance accrue.