1.3 Comment parler du terrorisme ? La maîtrise de la communication antiterroriste

En cas de catastrophes naturelles ou d’accidents, la maîtrise d’un gouvernement peut s’illustrer de manière concrète avec l’activation et la mise en place de plans de secours qui coordonnent l’organisation des secours, tels que le Plan Orsec709 ou le Plan Rouge des sapeurs-pompiers710, ou par l’afflux, massif et visible, de forces de sécurité711. Elle peut également s’actualiser par la diffusion d’une communication publique aux contenus codifiés et récurrents. Pour les dirigeants politiques, la maitrise de la communication, illustrée dans une régulation de l’information diffusée, signifie une maitrise de la situation sociale. « Surtout face aux terroristes, […] il faut montrer que l’on a le sang-froid nécessaire pour gouverner le pays, et puis il faut donner l’information au fur et à mesure que l’on est en mesure de la donner » (François Fillon, 17 mars 2004). Reprenant un certain nombre de critères établis dans le secteur de la communication de crise, la communication publique antiterroriste se présente comme une pratique publique détachée de tout intérêt partisan.

Notes
709.

« Orsec » désigne, depuis 2004, l’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile. Depuis la loi du 13 août 2004 sur la modernisation de la sécurité civile, la troisième version du Plan Orsec (la première version date de 1952) devient l’élément fondateur du dispositif d’organisation entre les services de secours face à tous types d’événements majeurs. Selon le ministère de l’Intérieur, il doit, à la fois, permettre une réponse souple à la crise et favoriser la culture « sécurité civile » des différents acteurs, par son emploi plus fréquent, « La nouvelle planification ORSEC », Ministère de l’Intérieur, 2008, [en ligne] http:// www.interieur.gouv.fr/sections/a_l_interieur/defense_et_securite_civiles/dossiers/plan-orsec/view, site visité le 14 janvier 2008.

710.

Créé par la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris en 1978, le Plan Rouge, étendu à l’ensemble du territoire national depuis 1986, est déclenché à la suite d’une situation ayant conduit à un nombre important de victimes. Il vise à améliorer la rapidité des moyens de secours, de rationaliser le commandement, d’adapter la demande de moyens de secours et de coordonner les différents services. Il existe un autre type de plan, dit « Plan Blanc », de nature hospitalière et dont le déclenchement doit répondre à un afflux massif de victimes dans les services d’urgences hospitalières.

711.

On peut d’ailleurs se demander si la vue massive de policiers, avec force sirènes sonores et lumineuses, ne conduit pas à un effet inverse.