1.3.2 La communication antiterroriste, un nouvel outil de l’action publique ?

Les services de l’État interprètent la communication publique comme la diffusion d’informations d’intérêt général, détachées de tout intérêt partisan (Marchetti, 2008). La politique de sécurité routière fournit un cas exemplaire qui montre la capacité du champ politique à promouvoir une politique publique par des interrelations avec l’univers journalistique sous des formes neutres et dépolitisées. De fait, les messages gouvernementaux sont d’autant mieux relayés par les médias qu’ils apparaissent comme la participation à une cause universelle. C’est de cette manière que les pouvoirs politiques s’en saisissent pour promouvoir leur action et leur perception publique et la lutte contre le terrorisme en fait dorénavant partie. La sécurité de la population comme la prévention routière est un bien commun face auquel personne ne peut être en désaccord. La volonté des autorités publiques d’améliorer l’information auprès des citoyens passe par une visibilité accrue des menaces terroristes.

C’est en dramatisant de manière continue l’ampleur des risques terroristes que les autorités pensent rendre efficace la communication publique antiterroriste. Puisque la prévention du terrorisme est liée à une vigilance continue, les autorités doivent rappeler à l’ensemble de la population la permanence des menaces.

‘« Dans les périodes parfois longues de répit laissées par les terroristes, la vigilance doit pourtant être maintenue. Des actions de communication rappelant la réalité et la permanence du risque doivent être régulièrement menées, notamment à des moments propices : lors de la réalisation d’exercices ou au moment des départs et des retours de vacances » (La France face au terrorisme, 2006, p. 105).’

Le magistrat Jean-Louis Bruguière confesse que le travail de la cellule antiterroriste n’est pas aidé par une faible perception de la menace terroriste, mise à part les périodes d’attentats (Ferrier, 2002, p. 81). En d’autres termes, il faut maintenir la population sous pression pour tenir éveillées ses capacités d’attention. Cette volonté s’illustre dans l’intervention du directeur de la communication au ministère de la Défense716, Jean-François Bureau717, à l’occasion de la préparation du Livre Blanc, le 17 novembre 2005.

Après une introduction démontrant l’attachement populaire à l’armée et sa primauté dans la lutte antiterroriste, le haut-fonctionnaire décrit l’usage d’une communication publique afin d’intégrer la population à la mobilisation étatique et le déploiement d’une stratégie de communication, capable de concurrencer celle des groupes terroristes. Il s’agit de s’assurer du soutien et de la solidité d’un des acteurs de la « relation terroriste ».

‘« L’objectif visé est de permettre à la population d’être un acteur lucide et sensibilisé, en évitant qu’elle soit une masse de manœuvre au mieux passive et au pire vassale de l’action terroriste, le risque pouvant naître tant du sentiment d’abandon par les pouvoirs publics que du refus d’associer l’opinion à l’action contre le terrorisme » (Jean-François Bureau, 17 novembre 1995, Source : Ministère de la Défense).’

Il termine son analyse en montrant l’importance déterminante de la communication publique comme outil de gestion de crise. Dans la maitrise des conséquences d’un attentat, la communication publique est vue comme un espace à part entière de la lutte contre le terrorisme.

Certains responsables de la lutte antiterroriste regrettaient depuis des années l’absence d’une communication cohérente et stabilisée, adossée à des procédures spécifiquement orientées dans la gestion des conséquences d’un attentat718. Depuis les attentats de Londres de juillet 2005, le gouvernement français a tenté de modéliser une communication de crise. A l’occasion de l’émission d’investigation « Complément d’enquête » sur France 3, le 26 septembre 2005, le ministre de l’Intérieur loua la communication britannique en matière de gestion de crise.

‘« [Les Anglais] ont maîtrisé la communication de façon assez exceptionnelle. [Ils] ont été très calmes alors que les terroristes voulaient créer un climat de terreur. Nous sommes en train d’étudier le processus de communication des services de police anglais en période de crise et je crois qu’il y a beaucoup à retenir. Il y a beaucoup à retenir d’abord sur la capacité des Anglais à garder les informations et à les distiller au bon moment. Tant que les coupables n’ont pas été arrêtés, les informations n’ont pas du tout filtré » (Nicolas Sarkozy).’

Quelques jours plus tard, lors de son audition par la commission chargée de la rédaction du Livre Blanc sur la lutte contre le terrorisme, il réaffirma la centralité de la communication après la survenue d’un attentat.

‘« Notre réflexion doit porter sur la communication en temps de crise. Il nous faut anticiper en éclairant la population, il nous faut préparer la gestion de l’événement. De la qualité de notre communication dépendent la cohésion nationale et nos capacités de résistance » (Nicolas Sarkozy, 17 novembre 2005).’

Cette stratégie a été promue également par François Heisbourg, membre de la commission et coordinateur du chapitre sur l’information des citoyens719.

Dans un petit ouvrage publié avec Jean-Luc Marret en février 2006, il évoque la primauté de la communication dans la gestion d’un attentat.

‘« Cette centralité de la communication vaut tout autant pour la lutte contre le terrorisme et ses effets : les conséquences politiques et sociétales des actes de terrorisme seront directement fonction de la manière dont se sera déroulée la bataille de la communication. Aussi, la politique de communication doit non seulement être conçue et organisée comme une partie intégrante de l’anti-terrorisme, mais encore, elle doit être placée au centre du dispositif, plutôt que d’y occuper une place auxiliaire. L’observation des faits vient à l’appui de cette proposition : face à des actes de terrorisme substantiels, les plus hauts responsables de l’État ont inévitablement le souci de porter la parole, que ce soit pour informer, pour mobiliser ou pour consoler » (Heisbourg, Marret, 2006, p. 21).’

Les journalistes reconnaissent le rôle primordial d’une communication maîtrisée après un attentat.

‘« Lors d’un attentat, il y a deux choses essentielles : la résolution de l’enquête et une bonne communication. C’est un acte politique fondamental. Par exemple, en cas d’attentat bioterroriste. Un attentat bioterroriste peut ne pas faire beaucoup de morts, par contre, cela crée un effet de panique énorme avec un risque de déstabilisation important. Et là la communication est importante… » (entretien avec un journaliste, spécialiste de la police et de l’antiterrorisme au journal Le Monde).’

La communication gouvernementale doit donc être maîtrisée, centralisée et homogénéisée afin de participer pleinement à la stratégie de lutte contre le terrorisme.

‘« Les actes de terrorisme sont des actes de communication visant, par définition, à semer l’effroi et à influencer les comportements de la population en général ou, dans certains cas, auprès de segments spécifiques. Le terrorisme cherchera à affoler ceux qu’il attaque : les erreurs de communication dans les suites immédiates d’un attentat contribueront à renforcer cette déstabilisation. A l’inverse, une communication politique maîtrisée peut grandement limiter les effets de terreur […]. Aussi, la communication, au sens le plus large, est au cœur de la problématique terroriste » (Heisbourg, Marret, 2006, p. 20-21).’

Cette perspective sera reprise dans la doctrine antiterroriste. Trois grands objectifs sont demandés à la parole politique : l’information de la population, la mobilisation nationale et la compassion à l’égard des victimes.

Pour les autorités, ces objectifs doivent s’appuyer sur les structures préexistantes, présentées comme centralisées, verticales et déconcentrées, afin d’approfondir l’intégration de la communication au niveau d’un réseau interministériel. Rassemblé sous l’égide du Service d’Information du Gouvernement, ce réseau informel regrouperait les conseillers en communication des différents ministères. Leur fonction est de préparer des plans de communication dans la perspective d’un attentat puis d’organiser ce plan le cas échéant, en lien avec les équipes des ministères de la Défense (DiCod) et des Affaires étrangères. Si la crise survient, les principes généraux de la doctrine sont la séparation entre la communication politique et opérationnelle et la maitrise du flux d’informations par la tenue de conférences de presse régulière. L’objectif reste toujours de rassurer la population en diffusant l’image d’une action publique cohérente (division rationnelle des rôles des intervenants publics, diffusion d’informations crédibles, etc.). Parallèlement à la coopération dans les domaines policiers et judiciaires, la communication publique sur le terrorisme doit intégrer une dimension européenne720.

Cette nouvelle approche de la communication antiterroriste721 a été impulsée par la pratique politique de Nicolas Sarkozy et de son cabinet et l’arrivée de nouvelles générations dans les rangs policiers, mieux rompues aux relations avec les médias. Les réticences précédentes s’expliquaient par le fait que les dirigeants politiques ne souhaitaient pas porter le flanc à des critiques de récupération partisane des succès policiers ; d’autant plus qu’en matière de sécurité, les réussites demeurent volatiles. Pour l’ancien ministre socialiste de l’Intérieur, Pierre Joxe, le pouvoir ne peut pas revendiquer des succès contre le terrorisme.

‘« La vérité, c’est que la tâche de lutter contre le terrorisme est menée lentement, longuement et difficilement par des policiers qui n’aiment pas qu’on les utilise pour des affaires politiciennes. Si je parlais peu de ces questions là quand j’étais ministre de l’Intérieur, c’est parce que je sais que ce ne sont pas les ministres de l’Intérieur qui arrêtent les gangsters, les voyous ou les terroristes. Ce sont des policiers qui ont parfois commencé à suivre une piste il y a six ans, avant même que n’arrive ce ministre. Il y a eu parfois plusieurs ministres entretemps. On ne peut se targuer de résultats comme si c’était les politiciens qui faisaient la police » (interview à FR3, 23 novembre 1986).’

Force est de reconnaitre que l’absence d’une doctrine officielle de communication n’a pas empêché les récupérations partisanes des arrestations policières. De leur côté, les journalistes voient plutôt d’un bon œil cette rationalisation de la parole publique.

Une nouvelle fois, la référence aux attentats de Londres est rappelée pour louer la maitrise britannique.

‘« Sur le plan de la communication, il y a donc deux choses : d’un côté, on fait de gros progrès, de l’autre, on est encore très en retard. Par exemple, lors des attentats de Londres en 2005, la communication publique a été une bataille décisive. Ces attentats ont été un traumatisme énorme pour la population et la communication a pu limiter la panique ou la perte de confiance dans le gouvernement. Leur communication était bien répartie. Le discours politique était laissé à Tony Blair, le Chambre des Lords, etc. tandis que le discours sur l’enquête donnait lieu à une conférence de presse quotidienne du porte-parole de la police. Il donnait toujours des informations aux journalistes, il leur donnait du grain à moudre… » (entretien avec un journaliste, spécialiste de la police et de l’antiterrorisme au journal Le Monde).’

Cette répartition des rôles est le point névralgique mis en avant par la doctrine comme indicateur de la cohérence de la communication722. Encore faut-il que les hommes politiques jouent le jeu.

‘« Sarkozy a réfléchi lors de son second passage à l’Intérieur à la création d’un poste de super porte-parole de la police. Le problème est que Sarko n’a jamais respecté la distinction entre la parole politique et la parole policière. A la différence des Anglais, il donne parfois des infos sur l’enquête, il fragilise lui-même la crédibilité de sa parole » (ibid.).’

Par exemple, lors de son passage à France 3 le 26 septembre 2005, Nicolas Sarkozy concluait son interview par l’annonce spectaculaire d’arrestations dans les milieux islamistes. Le jour même, neuf personnes, soupçonnées de préparer des attentats contre les infrastructures de transport public (dont Safé Bourada)723, étaient interpellées. La polémique, née dans la presse et à gauche, s’est développée sur la temporalité des propos du ministre de l’Intérieur. L’émission avait en effet été enregistrée le mercredi précédent sa diffusion et l’arrestation du 26 septembre 2005. Conjuguée à la médiatisation de l’arrestation et à l’annonce d’un nouveau projet de loi antiterroriste, l’information suscita une certaine incrédulité724.

La crédibilité attachée à une information constitue la gageure d’une communication publique valide. Si un doute survient sur la pertinence d’une information diffusée, la finalité d’intérêt général disparaît pour laisser la place à un intérêt partisan. En mars 2004, une semaine après les attentats de Madrid, le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, et le ministre de la Justice, Dominique Perben, rendaient public une lettre de menaces envoyée par un groupe terroriste inconnu, les « Serviteurs d’Allah le Puissant et le Sage », à deux journaux nationaux (Le Parisien et Le Monde). Cette information fit l’ouverture des journaux télévisés du 16 mars 2004. Afin de s’écarter du précédent de José Maria Aznar dont l’attribution mensongère des attentats du 11 mars à ETA avait précipité la défaite électorale, Jean-Pierre Raffarin s’inscrivit dans un cadre argumentatif qui assimilait démocratie et publicisation des décisions publiques. Il vantait ainsi la « transparence » et le régime de « vérité » de son gouvernement725, à l’approche des élections régionales, préférant annoncer de lui-même une information que les médias allaient de toute façon diffuser726. Cet argument fut démenti par les journaux tandis que les services du ministère de l’Intérieur727 distillaient des doutes sur la solidité de la revendication islamiste, optant plutôt pour une manipulation d’extrême-droite728. L’opposition parlementaire adopta une attitude modérée en dénonçant d’une façon générale toute « récupération » de la lutte contre le terrorisme729. La polémique est née, dans le cas présent, d’informations divergentes issues des autorités politiques et de l’absence de continuité dans la visibilité des menaces terroristes730.

Cette posture de transparence sert pourtant de socle aux pratiques de communication publique actuelle, promues par Nicolas Sarkozy, et s’inscrit dans des principes démocratiques. « Il faut à la fois donner dans une démocratie toutes les informations, parce que la démocratie c’est la transparence, et qu’on n’a rien à cacher aux citoyens » (7 juillet 2005). Malgré sa nature démocratique et son importance récente dans la prévention du terrorisme, la communication doit être accompagnée d’actions répressives. En France, l’approche dominante est celle d’une judiciarisation de la lutte antiterroriste qui se fonde sur un rejet du recours à l’armée et une quête de l’équilibre dans la répression.

Notes
716.

Délégation à l’Information et à la COmmunication de la Défense (DICOD).

717.

Jean-François Bureau a été directeur de la DICOD de 1998 à 2007. Il est aujourd’hui assistant du directeur général de la diplomatie publique à l’OTAN.

718.

Jean-Louis Bruguière était, par exemple, frappé « de constater l’absence de doctrine dans la réaction aux actions terroristes de grande ampleur » (Ferrier, 2002, p. 94).

719.

Ce travail est une gageure pour le journaliste du Monde, Piotr Smolar. « Le défi est considérable : comment faire de la pédagogie sur les menaces terroristes sans susciter la peur ? Comment faire connaître des principes de précautions, voire de survie, qui n’ont pour l’heure qu’une dimension théorique ? », « La lutte contre le terrorisme va faire l’objet d’un Livre blanc », Le Monde, 5 mai 2005.

720.

Les rédacteurs illustrent ce souhait par l’exemple de la communication de l’OTAN à l’occasion des bombardements sur la Serbie en 1999. Selon eux, l’existence d’un porte-parole unique, diffusant régulièrement des informations aux journalistes, a permis d’homogénéiser les communications nationales à ce sujet, (La France face au terrorisme, 2006, p. 89).

721.

Elle s’est illustrée également par la publication de deux entretiens, l’un du directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) Erard Corbin de Mangoux et l’autre, du directeur central du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini dans la revue Questions internationales. Voir « Renseignement et services secrets », 2009, Questions internationales, Janvier-Février, n° 35, La documentation Française.

722.

La création d’un poste de porte-parole de la police nationale, voulue par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était place Beauvau, a été concrétisée en janvier 2008 par la nomination de Gérard Gachet par la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Ancien journaliste, au Figaro, puis directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Valeurs actuelles (de 2000 à 2007) et chroniqueur à la télévision (I-Télé), Gérard Gachet est, selon le journal Le Monde, un ancien militant d’extrême-droite, « Le porte-parole du ministère de l’intérieur est un ancien militant d’extrême droite », Le Monde, 25 janvier 2008. Lors de sa nomination, le ministère avait pris soin de préciser que le porte-parole ne représentait ni le ministre, ni son cabinet mais « l’institution (le ministère) dans son ensemble, sous toutes ses facettes et toutes ses missions », « Mme Alliot-Marie nomme un journaliste comme “porte-parole” de l’Intérieur », dépêche AFP, 19 décembre 2007.

723.

Ce groupe dénommé Ansar-al-Fath a été jugé par la cour d’assises spéciales tout au long du mois du 2 au 10 octobre 2008. Au terme de son procès, il a été condamné à quinze ans d’emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et de « financement du terrorisme ». Il a été reconnu comme le fondateur et le « responsable idéologique » du groupe Ansar-al-Fath. Les autres membres du groupe ont été condamnés à des peines allant de trois à neuf ans de prison.

724.

« L’annonce par M. Sarkozy d’arrestations antiterroristes suscite des questions », Le Monde, 27 septembre 2005.

725.

Le porte-parole de l’UMP, François Baroin, dit ainsi à ce sujet lors d’une interview à France 2 en dénonçant les critiques de l’opposition. « On ne peut pas tenir deux discours opposés dans le même mouvement. On ne peut pas, d’un côté, dire, Aznar a eu tort de ne pas jouer la transparence et Raffarin a tort de jouer la transparence. Il faut choisir » (18 mars 2004).

726.

« Le gouvernement s’emploie à rassurer les Français », dépêche AFP, 16 mars 2004.

727.

Nicolas Sarkozy soutint officiellement l’attitude du Premier ministre : « A partir du moment où la menace avait été envoyée à plusieurs journaux, de toute manière elle aurait été connue. Et je crois qu’en matière de démocratie, la transparence est un élément absolument indispensable pour établir un lien de confiance entre l’opinion publique et ceux qui ont la responsabilité de la sécurité » (17 mars 2004).

728.

« La lettre “ne porte pas la marque des écrits islamistes” (Sarkozy) », dépêche AFP, 17 mars 2004, « Terrorisme. Raffarin joue avec le feu », Libération, 18 mars 2004, « Polémique sur la “fausse transparence” de Raffarin », Libération, 19 mars 2004.

729.

« Vaillant met en garde contre toute “récupération” », dépêche AFP, 18 mars 2004.

730.

Deux semaines auparavant, lors des menaces proférées par le groupe AZF sur le réseau ferré français, le ministre de l’Intérieur avait diffusé une note aux rédactions précisant que « pour d’évidentes raisons de sécurité, il serait préférable qu’aucune information ne soit rendue publique avant le dénouement de l’affaire », cité dans « Matignon justifie sa décision de rendre publique la lettre de menaces par un souci de “transparence” », Le Monde, 19 mars 2004.