1.2.1. Fondamentalisme religieux et transnationalisation des organisations terroristes

Les attentats de 1995/1996 en France ont été expliqués par les dirigeants politiques à partir d’une matrice fondamentale et d’un élément facilitateur. La matrice de la violence est l’extrémisme musulman, incarné par le GIA et désigné sous les vocables d’ « islamisme » ou d’« intégrisme musulman » tandis que la globalisation des échanges (de personnes et de bien), notamment au sein de l’Union européenne, facilite le développement des organisations terroristes.

Les plus hautes autorités de l’État désignent le fondamentalisme religieux comme la source de la violence terroriste. Dans une interview à TF1, le Président de la République avance que « ce que l’on peut dire, je crois, sans risquer de se tromper, c’est que ces attentats sont liés au développement de l’intégrisme musulman » (10 septembre 1995) tandis que son Premier ministre, tout en entourant ses propos de prudence, précise que « la piste […] la plus vraisemblable […] est celle de l’islamisme. Cela est un fait, il est déjà connu. » (Alain Juppé, 29 août 1995). Cette représentation conduit à lire le terrorisme comme la conséquence du développement d’un intégrisme religieux fondé sur le rejet radical et violent des valeurs de la modernité occidentale. Contrairement au « terrorisme d’État », cette violence ne s’explique pas par des motivations politiques : elle n’est que le produit d’un intégrisme religieux.

Si les dirigeants français se refusent à tout amalgame entre les terroristes et l’ensemble de la communauté musulmane, ces propos renforcent paradoxalement l’image d’une religion « naturellement » violente. Le GIA, présenté comme le responsable des attentats, est appréhendé uniquement sous un angle religieux dont la violence est corollaire à la pratique extrémiste de la religion. L’islamisme est interprété comme une déviance de la religion originelle laissant l’interprétation dans la sphère religieuse ou morale ; alors que l’islamisme constitue une volonté d’institutionnaliser les préceptes religieux dans des structures étatiques et sociales.

‘« Il faut éviter à tout prix que la communauté musulmane en France, qui se compose pour l’essentiel de gens paisibles, se trouve à son tour prise en otage. Le meilleur moyen d’empêcher des dérives est de mettre hors d’état d’agir ceux qui dépassent certaines limites. On ne peut empêcher des musulmans de pratiquer l’islamisme. Mais si telle ou telle personnalité religieuse se livre à des prêches contre des lois françaises, nous ne l’accepterons pas » (Charles Pasqua cité dans Le Figaro, 12 août 1994).’

A contrario, la communauté musulmane française pratique elle un rite843 compatible avec l’intégration républicaine.

‘« Nous avons en France une communauté musulmane importante qui est de rite malékite et qui est tout sauf intégriste, qui est une communauté parfaitement intégrée, qui souhaite être intégrée et qui en aucun cas ne conteste les lois de la République. C’est probablement elle qui a le plus à souffrir, potentiellement, de l’activité des terroristes et des intégristes. C’est une raison de plus à la fois pour éviter tout amalgame, bien entendu, mais également pour lutter contre ces intégristes » (Jacques Chirac, 5 septembre 1995).’

L’archaïsme des organisations et la brutalité de leurs actions conduisent les acteurs politiques à ancrer les terroristes dans une religiosité exacerbée et déraisonnée et à renforcer la dichotomie évoquée entre l’Islam « modéré » et l’Islam « intégriste ». Le fanatisme qui les caractérise est d’ailleurs renforcé par les revendications publiées par les médias. Sur le fond comme sur la forme, les écrits terroristes semblent étanches à toute intelligibilité. Ainsi des revendications du GIA publiées le 9 octobre 1995 qui exigeaient la conversion de Jacques Chirac à l’Islam. Si la revendication constitue une voie vers la caractérisation du terrorisme, la parole terroriste se trouve marquée par l’incohérence ou l’inintelligibilité. La conséquence de cette modification dans l’interprétation est que la seule réponse possible est la lutte.

C’est le vecteur religieux dont les représentations s’opposent aux valeurs humanistes qui explique la violence terroriste. L’hypothèse d’une motivation politique (l’aide apportée par la France au gouvernement algérien) est reconnue à demi-mot avant d’être relativisée par l’absence d’un soutien français spécifique et par le changement de nature de ce soutien. Celui-ci ne serait pas politique mais moral, la France se posant en défenseur des valeurs humanistes et non en soutien d’un camp partisan.

‘« La situation en Algérie n’est probablement pas étrangère aux motivations de ceux qui posent des bombes. La France a une position sur l’Algérie qui consiste à ne soutenir ni le gouvernement ni les intégristes. [Mais] nous ne sommes pas les seuls à l’aider. C’est aussi le cas de l’ensemble de l’Union européenne, des États-Unis, du Canada, des grandes institutions financières internationales […] On aide un peuple qui, sans cette aide, sombrerait dans le chaos. […] Notre position consiste à apporter notre soutien politique à tous ceux qui sont tout de même nombreux, même s’ils sont mal organisés, en Algérie qui sont pour le droit contre l’intégrisme, contre la violence, contre les attentats, contre tous ceux qui mettent en cause les droits de l’homme » (Jacques Chirac, 5 septembre 1995). ’

De fait, si la France est attaquée, c’est bien parce qu’elle représente ces valeurs humanistes. Au-delà du terreau religieux sur lequel se développe l’intégrisme du GIA, les autorités françaises inscrivent la recrudescence du terrorisme dans des évolutions propres telle que l’intégration européenne qui oblige à une redéfinition des modalités de surveillance du territoire.

Le gouvernement français a introduit une série de facteurs facilitant le développement des organisations clandestines parmi lesquels figure la disparition des frontières intra-communautaires consécutives à l’adoption des accords de Schengen.

‘« Il est tout à fait évident que, dans la situation où nous sommes, le fait que l’on puisse franchir très facilement et sans contrôle les frontières dans un sens ou dans l’autre est une immense facilité pour des terroristes. Et par conséquent, j’ai demandé au gouvernement de prendre dès aujourd’hui des mesures très fermes de contrôle très strict sur l’ensemble des frontières de notre pays » (Jacques Chirac, 5 septembre 1995).’

Le Président de la République reprend à cette occasion l’argument d’une faiblesse de l’État vis-à-vis des groupes terroristes dont la liberté de déplacement (et de fuite) est favorisée par la disparition des contrôles douaniers. Les capacités étatiques de répression sont en outre limitées par le respect de la souveraineté nationale. « Paralysés par leurs propres dispositifs juridiques qui s’arrêtent à leurs frontières, respectueux du principe de souveraineté nationale, les pays européens ne disposeraient d’aucune arme efficace pour se protéger contre cette menace nomade » (Marchetti, 2003, p. 465). Pour le gouvernement, le rétablissement des contrôles aux frontières s’assimile donc à une protection efficace du territoire.

‘« L’absence de contrôle aux frontières est une fantastique facilité pour les terroristes. J’ai donné des instructions pour que nos frontières soient strictement protégées et contrôlées. […] Je suis en charge de la sécurité de la France, et si je suis, sur le principe, favorable aux accords de Schengen, je ne suis pas disposé à les appliquer dans l’état actuel des choses car les garanties ne sont pas données. Donc, je suis déterminé, le temps qu’il faudra, à exercer à l’entrée et à la sortie de notre pays les contrôles nécessaires pour éviter les risques ou les trafics qui nous coûtent cher. […] J’ai rétabli et je vais amplifier les contrôles aux frontières » (Jacques Chirac, 10 septembre 1995).’

Une telle description fournit un point d’appui très efficace pour promouvoir le futur discours européen sur la nécessaire harmonisation pénale et judiciaire à l’intérieur de l’UE et sur le raidissement des conditions d’accès aux frontières extérieures de l’UE. Formulée de manière précoce par les policiers, œuvrant dans les structures de coopération, puis reprise par nombre de représentants de l’« expertise conservatrice »844, cette présentation du terrorisme rentre en contradiction avec l’un des fondements de la réflexion sur le terrorisme ; celle d’une asymétrie entre l’État et les groupes terroristes, asymétrie qui demeure favorable à l’État quelque soit les dommages infligés.

C’est pourtant cette interprétation qui sera consacrée au niveau européen comme l’illustre la déclaration de La Gomera, adoptée en octobre 1995. Cette déclaration prend en compte une violence à la nature évolutive, transnationale, utilisant les méthodes du crime organisé et profitant des disparités entre les systèmes juridiques nationaux. Elle confirme en outre la motivation religieuse de cette nouvelle forme de terrorisme.

‘« Le Conseil de l’Union Européenne […] constate que le phénomène du terrorisme […] constitue une menace pour la démocratie, le libre exercice des droits de l’homme et le développement économique et social, dont aucun État membre de l’Union européenne ne peut se considérer comme préservé ; s’est accru, en raison notamment des actions d’inspiration intégriste ; prend la dimension d’une activité transnationale qui ne peut être affrontée de manière efficace uniquement par l’action isolée et les moyens propres de chaque État ; met en œuvre des stratégies et revêt des formes de criminalité organisée internationale ; pourrait profiter des différences éventuelles de traitement judiciaire entre les divers États pour essayer d’obtenir l’impunité » (déclaration de La Gomera, 25 octobre 1995)845.’

Les attentats de 1995/1996 constituent donc l’actualisation violente d’un mouvement religieux en pleine croissance qui cumule un archaïsme dans ses méthodes (attentats aveugles, égorgements, etc.) et ses valeurs (refus de la démocratie ou de l’égalité entre les hommes et les femmes) et une modernité dans ses modes de recrutement et d’organisation (réseaux transnationaux, communication).

Si l’origine algérienne de l’organisation clandestine est approuvée par l’ensemble des acteurs politiques, ces derniers n’oublient pas le caractère mondialisé des structures de l’organisation. Les modes de transmissions des savoirs religieux et les modes de recrutement se font à un niveau transnational à l’image de la figure de Khaled Kelkal déclarant, dès octobre 1992 lors d’une interview avec le sociologue allemand Dietmar Loch, son appartenance « à l’Oumma »846. Pour les policiers, ce parcours est typique d’une tendance, apparue dans une frange de la jeunesse d’origine maghrébine au début des années 1990, dans laquelle le retour vers l’islam se fait à partir d’une réflexion transnationale.

‘« Un certain nombre de jeunes des banlieues se sont laissés embrigader dans des groupes terroristes algériens ; parmi eux on retrouve le petit jeune de banlieue classique, qui s’était livré à la violence urbaine quand il était jeune, à la petite délinquance et qui avait été converti à l’islam et a enfin voulu aider des groupements armés étrangers. Cette islamisation tranche avec l’islamisation des parents dans la mesure où cette dernière était toujours nationale » (Lucienne Bui Trong847).’

Même si la réalité est plus imbriquée que le discours, les dirigeants politiques diffusent donc la représentation d’une menace de caractère mondial848.

Pour le ministre de la Justice, Jacques Toubon, c’est un « phénomène de dimension planétaire lié à l’expression violente, criminelle d’un intégrisme religieux auquel se trouvent confrontés de nombreux pays proches ou lointains »849. L’idée d’une structure terroriste de nature mondiale est partagée par Alain Marsaud, ancien juge d’instruction chargé des attentats de 1985/1986 et devenu député gaulliste. Il emprunte le registre économique pour expliquer les évolutions des groupes islamiques violents en termes de déterritorialisation et de délocalisation. « [Le] terrorisme […] devient progressivement transnational, voire, comme l’économie, “mondialisé” et qui ne connaît ni frontière, ni limitation de compétences » (« Réprimer partout le terrorisme », Le Monde, 2 juillet 1996). Parallèlement à l’augmentation des interrelations économiques et marchandes, le processus de globalisation favorise la dissémination des acteurs terroristes sur l’ensemble de la planète850. Cette situation conduit le député à alerter l’opinion sur la faiblesse structurelle des États occidentaux.

‘« Les actes terroristes commis contre les intérêts nationaux à l’étranger constituent une forme de violence à l’égard de laquelle un État, et singulièrement un État de droit, est le moins préparé et sans doute le moins déterminé à fournir une réponse adaptée. Cette violence heurte tout d’abord la tradition séculaire de la souveraineté des États et de la compétence nationale qui en découle » (Ibid.).’

La présentation de cette réalité alliant faiblesse étatique et développement mondialisé des organisations terroristes rend impérieuse une rupture des pratiques antiterroristes traditionnelles et l’avènement d’une coopération internationale. « Une ère nouvelle doit s’ouvrir dans la lutte antiterroriste, reposant sur la volonté de la communauté internationale de s’unir pour répondre en commun au danger qui menace chacun de nos pays » (Ibid.). La description d’une menace terroriste, mondialisée, traduction violente et clandestine de la globalisation économique émergente n’empêche pas le maintien d’une lecture marginale d’une responsabilité étatique.

Contrairement à 1986, où la responsabilité étatique pouvait être divulguée par les dirigeants car elle s’inscrivait dans un cadre géopolitique cohérent (la lutte contre la Syrie ou la lutte contre l’Iran) ; en 1995, l’évocation de commanditaires étatiques est marquée du sceau de la conspiration. Dans la mesure où le gouvernement français soutient, même de manière implicite, le gouvernement algérien, la confiance entre les deux partenaires interdit toute origine étatique des attentats, y compris provenant du dévoiement d’acteurs étatiques.

Par exemple, quand la presse se fit l’écho des doutes français sur la sincérité des autorités algériennes dans l’enquête, le gouvernement dut démentir. Des sources « proches de l’enquête » avaient ainsi laissé entendre que les informations fournies par la sécurité militaire algérienne avaient délibérément orienté l’enquête française sur la piste « islamiste »851 .. Tenus en off lors d’un déjeuner de presse, le 15 septembre, et rapportés par un journaliste de La Nouvelle République du Centre et par le magazine franco-arabe Al Moharer, ces propos furent démentis formellement par le ministre de l’Intérieur852. Ce démenti pouvait également être une stratégie des autorités françaises pour signifier aux militaires algériens qu’elles n’étaient pas dupes du rôle de certains membres de l’état-major (Rivoire, 2008, p. 377).

La possibilité d’une origine gouvernementale fut également évoquée par Michel Wieviorka dès 1995 dans son ouvrage, Face au terrorisme. Selon le sociologue, les actes terroristes de 1995 se situent au carrefour d’un haut (le discours figé et anti-occidental de l’islamisme radical, dont le GIA est l’émanation et où la haine de l’Occident participe d’une volonté de modernisation) et d’un bas (la révolte sociale représentée par la crise des banlieues). Une origine gouvernementale aux attentats ne viendrait pas modifier en profondeur ce schéma.

‘« Ajoutons que l’idée d’une responsabilité du pouvoir algérien, à la fois dans les attentats et dans ce qui serait une intoxication consistant à diffuser de faux communiqués du FIS ou du GIA, ne modifie d’ailleurs pas fondamentalement le constat selon lequel l’islamisme algérien utilise l’islam comme ressource dans le combat politique » (Wieviorka, 1995, p. 38). ’

Depuis, la thèse de l’implication de membres des services secrets algériens, avec ou sans l’aval, de l’état-major a été reprise par des journalistes (Aggoun, Rivoire, 2004) ou d’anciens officiers algériens853.

La thèse générale de ces ouvrages est la manipulation des groupes islamistes par la DRS, la sécurité militaire par le biais d’Ali Touchent, considéré par certains témoignages comme l’exécutant de l’attentat de Saint-Michel. La motivation des militaires aurait été de faire pression sur le gouvernement français, notamment le Premier ministre Alain Juppé, pour modifier sa position d’ouverture en faveur du dialogue entre l’ensemble des partis algériens854. Sans évoquer la responsabilité des généraux dans les attentats de 1995, le politologue François Burgat insiste néanmoins sur leur stratégie de manipulation de la menace « intégriste ».

‘« A grands renforts de slogans exploitant les vieilles peurs occidentales de l’Islam, [les militaires] eurent pour mission d’accréditer l’idée fallacieuse que la guerre conduite par les militaires était une lutte “pour les femmes” ou pour la défense des valeurs chères à l’Occident (laïcité, démocratie, modernité) » (Burgat, 1995 (2002), p. 247-248). ’

A l’inverse, pour Rohan Gunaratna, les opérations de 1995 ont été menées par le GIA, infiltré par Al-Qaïda (Gunaratna, 2002, p. 146). En dépit des interrogations soulevées par ces révélations, le discours dominant n’a pas été modifié.

En outre, de notre point de vue, il nous importe moins de connaître la véracité de ces événements que de constater la succession des causalités dans le récit politique ; notamment le rôle joué par les attentats de 1995/1996 dans la construction d’un nouvel ennemi « islamiste » comme cible des services antiterroristes spécialisés et principale menace publique.

Notes
843.

En fait l’adjectif malékite désigne une des quatre écoles juridiques de l’islam sunnite. Son interprétation du droit musulman, et donc de la vie sociale, se fonde sur la pratique communautaire médinoise de la tradition religieuse (sunna) qui donnait à l’origine comme base de la jurisprudence musulmane l’opinion personnelle et le raisonnement par analogie plutôt que les hadith (les paroles du prophète Mahomet), Thoraval, Yves, « école malikite ou malékite », Encyclopedia Universalis. Les autres écoles sont l’école hanbalite (présente en Arabie Saoudite, elle se caractérise par un rigorisme extrême et une interprétation littérale des textes), l’école chaféite (Asie du Sud-Est et Afrique de l’Est) et l’école hanafite (Turquie et sous-continent indien) (Kepel, 2000 (2003)).

844.

Clothilde Marchetti désigne sous ce vocable les chercheurs, proches des autorités tant dans leurs parcours professionnels que dans leurs affiliations institutionnelles. Avançant l’idée d’une vulnérabilité de l’État, ces principaux représentants sont Alexander George, Paul Wilkinson ou Brian Jenkins dans le monde anglo-saxon et Xavier Raufer, Alain Bauer ou Roland Jacquard en France. L’auteur désigne par l’« expertise critique » les chercheurs, plus souvent universitaires, qui discutent du rôle de l’État dans la violence politique et remettent en cause les pouvoirs exorbitants de la lutte contre le terrorisme. Adrian Guelke au Royaume-Uni ou Didier Bigo et Isabelle Sommier en France sont rassemblés sous cette dénomination (Marchetti, 2003, p. 441).

845.

Voir en annexes.

846.

« Terrorisme d’un nouveau genre », Le Monde, 3 janvier 1996.

847.

Ancienne responsable de la Section « Villes et banlieues » de la Direction centrale des Renseignements généraux. Cette citation est extraite d’une conférence sur le « 11-Septembre », organisée par la Fondation pour la Recherche Stratégique, le 11 septembre 2003.

848.

« Avec ce sentiment transnational, [Kelkal] a pu se mettre au service de groupements armés, qui d’ailleurs étaient encore à cette époque, nationaux ! » (ibid.).

849.

Cité dans Reuters, 20 décembre 1995.

850.

Ils comparent d’ailleurs les terroristes aux pirates dont les activités violentes s’étaient développées à la suite de l’intensification des échanges commerciaux maritimes à partir du 17ème siècle : « à l’instar des pirates les terroristes sont des ennemis communs de l’humanité » (Ibid.).

851.

Le ministre de l’Intérieur, Jean-Louis Debré avoua que « la sécurité militaire algérienne voulait que l’on parte sur des fausses pistes, tout simplement pour que l’on élimine des gens qui les gênent ».

852.

Erich Inciyan, « M. Debré met en cause l’attitude d’Alger dans la lutte antiterroriste », Le Monde, 23 septembre 1995 et « L’ambassade d’Algérie a pris acte du “démenti formel” du ministre de l’intérieur français », 26 septembre 1995.Au cours de l’été, le ministère de l’Intérieur avait interdit la diffusion en France d’un livre, écrit par des militants du FIS exilés en Suisse, sur les exactions commises par les généraux algériens, « Jean-Louis Debré interdit un livre dénonçant le pouvoir algérien », Le Monde, 14 septembre 1995.

853.

Habib Souadaïa, 2001, La sale guerre. Le témoignage d'un ancien officier des forces spéciales de l’armée algérienne, 1992-2000, Paris, Gallimard, et 2002, Le Procès de “la sale guerre”, Paris, La Découverte ; Samraoui Mohammed, 2003, Chronique des années de sang. Algérie: comment les services secret ont manipulé les groupes islamistes, Paris, Denoël.

854.

Des doutes subsistent sur la connaissance de la manipulation par les services secrets français et leur degré de complicité (Rivoire, 2008, p. 375).