2) Les attentats du 11 septembre 2001 et ses suites : une violence pathologique

En France, les discours antiterroristes sur les attentats commis de 2001 à 2005 s’inscrivent dans la continuité des représentations précédentes. Traditionnellement, la désignation de l’ennemi est minimaliste, usant du vocable de terrorisme sans ajout qualificatif. Cette stratégie vise à englober sous une même appellation (et donc un même régime de répression) des faits relevant d’organisations d’inspiration diverses (indépendantistes, révolutionnaires, etc.). Pourtant, les discours antiterroristes connaissent des références à la nature religieuse des organisations violentes, sans parvenir toutefois à une désignation stabilisée.

Ces processus de dénomination réfèrent (par dénotation ou connotation) à un excès : la violence terroriste trouve son origine dans un dévoiement de la pratique religieuse. Ces perceptions s’accompagnent d’une lecture normative des visées des acteurs terroristes. Cette représentation se décline dans une atteinte aux valeurs fondamentales et dans l’usage d’un lexique médical ou pathologique pour interpréter les développements des mouvements terroristes.