b) Quel développement pour quelle société ?

Par ces présupposés, le développement s’ancre dans le paradigme socioculturel industriel selon la typologie élaborée par Yves Bertrand et Paul Valois dans Fondements éducatifs pour une nouvelle société.

Un paradigme socioculturel se définit comme un ensemble de généralisations symboliques, de conceptions, de croyances, de valeurs et de techniques conçues comme exemplaires. Cet ensemble se traduit par une conception des relations entre la personne, le société et la nature, des valeurs et des intérêts, une façon de faire et une signification globale qui, d’une part, définissent et délimitent, pour un groupe donné, son champ d’action possible ainsi que sa pratique sociale et culturelle et qui, d’autre part, assurent par le fait même de sa cohérence et sa relative unanimité. Il existe plusieurs paradigmes socioculturels. Le développement s’inscrit dans le cadre du paradigme industriel. C’est le paradigme des sociétés industrielles et capitalistes. La finalité de ces sociétés est l’accumulation de capital et la croissance économique. Ce paradigme « est caractérisé par l’application de la rationalité scientifique aux activités humaines et par la croyance dans le progrès matériel à travers la mondialisation de l’économie . Il s’agit du paradigme dominant actuel, qui favorise l’individualisme » (SAUVE L., BERRYMAN T. et VILLEMAGNE C., 2003, M.39). Les valeurs des sociétés industrielles sont celles de l’efficacité, du rendement, de la performance, de l’accumulation, de la compétitivité, du progrès, de l’utilité et du technocentriste.

Si le développement durable appartient au paradigme du développement, si c’est une forme de « développement à particules » alors il défend un idéal de société industriel et capitaliste. Il s’est constitué comme une réponse à la crise du développement.