3. Un choix partagé ?

Tout d’abord, il est important de noter que l’expression « d’éducation relative à l’environnement » a été peu utilisé en France quel que soit les acteurs ou les institutions dont on parle. Avant l’introduction dans le champ éducationnel de la notion de développement durable, les discussions portaient en France autour d’une éducation « pour », « par » ou « au sujet de » l’environnement. La première, centrée sur l’environnement, est destinée à sa protection. La seconde est centrée sur le sujet et vise à apprendre à partir de son environnement. La troisième qui s’organise autour des apprentissages, vise l’acquisition de connaissances et de savoir-faire sur l’environnement défini en tant qu’objet d’étude. D’une manière générale, c’est en termes d’éducation à l’environnement que le sujet était traité, expression censée englober l’ensemble des trois approches « par », « pour » et « au sujet de » l’environnement.

L’orientation vers un développement durable a complexifié le tableau. Cela a introduit un nouveau vocable renvoyant à un autre corpus théorique sans que vraiment les acteurs aient perçu la différence de posture sous jacente au courant de la durabilité. Une des phrases récurrentes en entretien est « Du développement durable, on en fait depuis longtemps sans le dire ». Sous prétexte de rassembler les acteurs de l’ERE, le développement durable a plutôt contribué à une multiplication des termes employés et des postures pédagogiques sous-jacentes. C’est ainsi que l’Ecole parle d’éducation au développement durable, les structures d’ERE parlent plutôt d’éducation à l’environnement ou d’éducation à l’environnement vers un développement durable tout comme la DIREN*. En revanche l’agence de l’eau parle d’éducation à la sauvegarde des milieux aquatiques etc.

Figure 14 : Plaquette de l’agence de l’eau sur l’éducation à la préservation des milieux aquatiques
Figure 14 : Plaquette de l’agence de l’eau sur l’éducation à la préservation des milieux aquatiques

Une des hypothèses de cette recherche est l’homogénéité des pratiques et politiques en matière d’ERE. Nous ne validerons pas cette hypothèse ici mais il est intéressant de noter que les acteurs de l’ERE n’ont pas un vocable commun. Le développement durable ne fait pas l’unanimité ni entre les structures ni même parfois au sein d’une même structure. L’Ecole en est un exemple flagrant.