1. L’engagement de l’Etat en faveur de l’ERE

a) Un engagement ancien

L’engagement étatique en faveur de l’éducation à l’environnement semble ancien et lié à la politique en matière d’environnement mise en place à la fin des années 1960. Florian Charvolin (1996-1997) en identifie l’origine dans la création par Jacques Chaban-Delmas, premier ministre, d’une équipe de travail en 1969, chargée de définir la notion d’environnement et de mettre en place un programme d’action : le programme des 100 mesures. La mise en place du ministère de la Protection de la Nature et de l’environnement a suivi en 1971 et a engendré une kyrielle d’instances politiques diverses et variées, comme le conseil de l’environnement en 1989, le conseil national du développement en 1989, le Comité interministériel pour le développement durable en 2002, le Conseil nationale du Développement durable en 2003, ou la mise en place d’un secrétariat d’Etat au développement durable. La liste établie ici est non exhaustive. La dernière instance en date est bien sur le ministère de l’Ecologie, du développement et de l’aménagement durable en mai 2007. Il ne s’agit pas ici de détailler la mise en place de la politique publique en matière d’environnement. Il est intéressant de noter que dès l’origine de cette politique, la question de l’éducation lui est associé. Ainsi Florian Charpolin cite t-il la lettre du 24 octobre 1969 qui définit le cadre officiel de la première mission environnement et qui mentionne la possibilité d’inclure dans le programme d’actions « des actions d’enseignement ». La première circulaire de l’Education Nationale sur l’éducation à l’environnement s’inscrit en 1977 dans la continuité de la politique impulsée à la fin des années 1960.

Cette volonté d’éduquer à l’environnement est réaffirmée dans les années 1990 avec la signature d’un protocole du 14 janvier 1993 signé entre le ministère de l’Education nationale et de la Culture et le ministère de l’Environnement 48 , qui postule que « l ’éducation est un facteur essentiel de protection de l’environnement. [ …] L’engagement étatique en faveur de l’éducation à l’environnement est ensuite régulièrement réaffirmé dans les années 2000 tout en s’orientant vers le développement durable. La Charte de l’environnement votée le 24 avril 2004 par l’Assemblée nationale et adjointe à la constitution française institue le droit à l’information et rappelle le rôle de l’éducation à l’environnement dans la protection de l’environnement (article 7 et 8).

« Article 7
Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques ayant une incidence sur l’environnement.
Article 8
L’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte ». (CHARTE DE L’ENVIRONNEMENT, 2004)’

Dans la lignée de la Charte de l’environnement, la Stratégie Nationale du Développement durable (SNDD), affirme que « les citoyens de demain, ce sont les écoliers et les lycéens d’aujourd’hui [et] ils doivent bénéficier d’une éducation à l’environnement pour un développement durable dès maintenant » (Comité interministériel pour le développement durable, juin 2003, p.2). Il fait de l’EEDD son premier chantier. « Le premier axe stratégique concerne à la fois l’information et la sensibilisation, l’éducation et la participation. L’information est un droit, elle est aussi nécessaire à tout acteur pour pouvoir prendre les décisions qui le concernent. Pour utiliser l’information de façon pertinente, les acteurs doivent avoir été préalablement sensibilisés aux enjeux du développement durable » (Ibidem, p.20). C’est l’éducation et la sensibilisation à l’environnement et/ou au développement durable.

Notes
48.

Paru au BO n°3 du 21 janvier 1993