b) Une action centrée sur les scolaires

La politique mise en place en France en matière d’ERE cible principalement un public scolaire. L’Ecole en est le pilier principal. Les sept axes du protocole du 14 janvier 1993 signé entre le ministère de l’Education nationale et de la Culture et le ministère de l’Environnement sont centrés sur l’Ecole. Il s’agit de :

  • Développer la formation à l’environnement au sein de l’Ecole
  • Refondre des programmes dans la perspective d’y intégrer une vision de l’environnement capable de prendre en compte la complexité des phénomènes étudiés.
  • Développer une réflexion sur les métiers de l’environnement
  • Améliorer et créer des ressources éducatives sur l’environnement
  • Favoriser la recherche en matière d’éducation à l’environnement
  • Développer le partenariat
  • Créer une commission chargée de suivre la question.

Ce protocole s’est matérialisé dans l’opération « Mille défis pour ma planète » lancée trois ans plus tard par les ministères chargés de l’éducation nationale, de l’environnement, de l’agriculture et de la jeunesse et des sports. Cette opération dépassait le cadre strictement scolaire. D’une part, il s’agissait alors d’associer des jeunes de moins de 25 ans réunis dans un cadre scolaire ou non. D’autre part, le projet devait se réaliser avec un partenaire technique en vue de mettre en place un projet qui participe à la protection ou la gestion de l’environnement et qui a une dimension pédagogique. « Un défi doit reposer sur une démarche pédagogique structurée : connaissances des réalités, recherche de solutions, négociations avec des partenaires, actions, évaluation » ( 1000 défis pour ma planète, le journal, septembre 2002, n° 13, Paris, Ministère de l’écologie et du développement durable, p.1). Dans les faits, l’opération Mille défis a majoritairement bénéficié aux scolaires.

Figure 16 : Affiche pour la campagne « 1000 défis pour ma planète »
Figure 16 : Affiche pour la campagne « 1000 défis pour ma planète »

Dans les années 2000, l’Ecole est devenue l’unique pilier de la politique nationale en matière d’ERE. « Le système éducatif a un rôle déterminant à jouer envers les plus jeunes générations, il y est prêt. Enfin, les acteurs ne seront motivés et prêts à agir que s’ils sont également écoutés et entendus sur les choix collectifs que les pouvoirs publics ont à faire : c’est tout l’enjeu d’une participation renforcée aux décisions d’intérêt général » (Comité interministériel pour le développement durable, juin 2003, p.20). Les expérimentations menées dans le cadre du SNDD au cours de l’année scolaire 2003-2004, ne se sont réalisées que dans le cadre scolaire. Elles ont débouché sur les circulaires de 2004 et 2007 ;

L’engagement étatique en matière d’éducation à l’environnement puis d’éducation à l’environnement pour un développement durable a été réel. La politique définie par le SNDD et mise en œuvre par l’opération « Mille défis pour ma planète » a touché un public très large d’enfants essentiellement dans en milieu scolaire. Cette opération n’existe plus aujourd’hui. L’Etat ne semble pourtant pas constant dans son engagement. Il semble aujourd’hui se positionner dans une phase de retrait par rapport à l’EEDD.