b) L’enquête sur l’EEDD dans l’Académie de Lyon

L’enquête réalisée à Lyon étudie les pratiques mises en œuvre par les enseignants en matière d’éducation à l’environnement et au développement durable. Sa portée est donc plus large que la recherche initiale de l’Indre.

Cette délimitation du champ de recherche se justifie par le contexte local et national de l’éducation à l’environnement en 2006-2007. La circulaire n°2004-110 du 8 juillet 200485, qui encadre l’éducation à l’environnement, l’associe au développement durable. De plus une partie des collectivités locales qui financent l’éducation à l’environnement dans l’Académie ont orienté leur politique vers le développement durable. Etendre l’enquête au développement durable permet de prendre en compte la diversité des pratiques relatives à l’éducation à l’environnement. Le territoire enquêté est relativement vaste. Il comprend l’ensemble de l’Académie de Lyon, ce qui correspond à trois départements : la Loire, le Rhône et l’Ain. Le choix d’une maille administrative comme territoire de référence est cohérent au regard des parties prenantes mobilisées et du fonctionnement du milieu de l’ERE. Ce sont les institutions et les collectivités territoriales qui financent les projets d’ERE mais ces dernières interviennent essentiellement en milieu scolaire, les élèves étant le public cible de la majorité des actions menées. C’est ce qui m’a conduit à choisir un maillage territorial scolaire, ici donc une académie.

L’enquête vise 2206 établissements du primaire et du secondaire qui se répartissent de la manière suivante :

Tableau 9 : Origine des établissements de l’Académie de Lyon (Sources : Enquête Internet 2007, C. Leininger-Frézal, 2009)
Type d’établissement enquêté Nombre 86
Collèges et lycées publics 334
Collèges et lycées privés 186
Ecoles primaires publiques 1347
Ecoles primaires privées 339
TOTAL 2206

Parmi les écoles primaires, seules les écoles élémentaires (du CP au CM2) sont prises en compte. A ce stade, les écoles maternelles ne sont pas inclues. Ce parti pris méthodologique s’explique par la nécessité de réduire l’échelle de l’enquête pour qu’elle soit réalisable. Ce choix est cohérent avec l’analyse des animations et des cours réalisée dans le cadre de la thèse dans laquelle s’inscrit cette enquête.

Le nombre d’enseignants ciblés s’élève environ 11.500 répartis de la manière suivante.

Tableau 10 Les enseignants de l’Académie de Lyon ciblés par l’enquête (Sources : Enquête Internet 2007, C. Leininger-Frézal, 2009)
Type d’enseignants Nombre 87
Histoire Géographie 1.283
SVT 785
Sciences physiques 912
Professeurs des écoles 8500
  11.480

Le questionnaire a été mis en ligne sur Internet. Cette méthode présente un réel avantage. Les questionnaires sont saisis sur informatique directement par les enseignants répondant à l’enquête, ce qui évite par la suite un travail fastidieux de resaisie des questionnaires et facilite l’exploitation des données. Le recours à Internet peut néanmoins représenter un frein à l’enquête. Les enseignants ne savent en effet pas tous se servir d’Internet, même si des efforts de formation importants sont déployés par le ministère de l’Education Nationale. Il est donc possible que la nécessité de se connecter puisse limiter le nombre de réponses obtenues.

Le questionnaire est envoyé par courriel, aux chefs d’établissement par le Rectorat de Lyon et aux directeurs d’école par les inspections académiques. Le courriel s’accompagne d’une lettre destinée aux enseignants, avec le lien qui dirige vers le site du GRAINE Rhône-Alpes qui porte l’enquête. Les chefs d’établissement et les directeurs des écoles sont ensuite chargés de transmettre l’information aux enseignants concernés et de mettre le lien sur le site Internet de l’établissement ou de l’école.

Pour s’assurer une meilleure transmission de l’information, les inspecteurs de l’éducation nationale (IEN) et les inspecteurs pédagogiques régionaux (IPR) concernés sont informés de l’enquête et sont sollicités pour transmettre l’information aux enseignants. Les associations d’éducation à l’environnement et au développement durable sont également informées de la démarche et sont chargées de transmettre l’information. Enfin, nous avons sollicité les associations disciplinaires d’enseignants pour relayer l’information auprès de leurs adhérents.

L’enquête ne suit pas le même mode de diffusion que celui choisi par Jean-Marc Lange et Muriel Feinard-Duranceau. Son ampleur ne permet pas de se dispenser de la voie institutionnelle. Pour prendre en compte les éventuels biais, un dispositif est mis en place pour les évaluer.

Le questionnaire utilisé s’appuie sur celui envoyé aux enseignants de l’Indre. La forme générale du questionnaire initial a donc été conservée. La structure globale et le rythme du questionnaire ont été repris. Les questions ont été numérotées pour faciliter le traitement statistique des réponses. Certaines de questions ouvertes ont également été fermées à l’aide des réponses formulées dans la recherche menée par l’I.U.F.M* de Tours Orléans. Cette modification est indispensable au regard du nombre de personnes enquêtées et du nombre de réponses attendues, environ 900.

Le questionnaire mobilisé dans notre enquête diffère au total sensiblement de celui initialement utilisé dans l’Indre par son contenu. Les questions ont été élargies à l’éducation au développement durable. Trois questions ont également été rajoutées pour éclaircir des sujets non abordés dans le questionnaire initial. Deux questions sont relatives à l’intervention des associations en milieu scolaire, et plus précisément sur la manière dont ces associations se sont faites connaître des enseignants et sur le mode de financement de leur intervention. Une autre question est relative aux programmes scolaires et à la perception qu’en ont les enseignants sur les questions environnementales.

Le questionnaire s’organise en quatre parties (ANNEXE 19). Les deux premières correspondent à la signalétique de l’enseignant et de son établissement scolaire. La première partie vise à cerner le profil des enseignants ayant répondu à l’enquête et celui des enseignants mettant en œuvre une éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD). La seconde partie permet de définir les caractéristiques des établissements motivés par l’EEDD et de les cartographier.

La troisième partie du questionnaire porte sur les relations entre les enseignants et les associations d’éducation à l’environnement et au développement durable. Une partie de ces questions cherche à cerner les interventions des associations dans la classe en précisant leur fréquence, le type de prestation assurée, leur mode de financement et le thème abordé. L’autre partie des questions est centrée sur l’enseignant : la manière dont il a connu l’association, ce qui l’a motivé à susciter son intervention, les conséquences sur ses représentations relatives à l’environnement et l’exploitation pédagogique de cette intervention.

La dernière partie du questionnaire est relative aux pratiques des enseignants en EEDD en classe, en dehors de ce qu’ils ont entrepris avec les associations. L’intégration des questions environnementales aux programmes est l’objet d’une question particulière pour comprendre comment les enseignants mettent en œuvre une éducation à l’environnement et au développement durable dans le cadre des programmes scolaires. En revanche, le questionnaire est anonyme mais les enseignants ont néanmoins la possibilité de laisser leur identité s’ils ont réalisé un projet sur le thème de l’eau. L’objet est d’ici d’entrer en contact avec eux dans le cadre de l’observation de cours sur ce thème, autre aspect de la thèse dans laquelle s’inscrit cette enquête.

Notes
86.

Source : Académie de Lyon, EPP au 15 Novembre 2005

87.

Source : Id est