1. Des projets centrés sur des savoirs

L’ancrage disciplinaire des projets est prégnant. Il s’agit d’abord et avant tout d’acquérir les notions au programme d’où la prédominance d’une approche cognitive qui est présente dans l’ensemble des dossiers pédagogiques du Rectorat (à l’exception d’un seul). L’EEDD88 implique d’apprendre. Le champ lexical de l’apprentissage est abondant dans les objectifs définis par les enseignants, avec 44 récurrences. Les termes « connaissance » et « acquérir » apparaissent 10 fois chacun. On trouve également les termes « a pprendre » (7), «  é tudier » (5), «  c onnaître » (4), « a border » (2), « a ppréhender » (3), « Acquisition » (2) et « Transmettre » (1). Dans deux projets, aucun autre type d’objectif n’est même mentionné.

Aux objectifs de savoir s’ajoutent des savoir-faire. En science, il s’agit de faire acquérir aux élèves une démarche expérimentale. Le champ lexical du raisonnement est prégnant dans les objectifs définis par les enseignants : « comprendre » (15), « compréhension » (2), « construire un raisonnement » (1), « montrer » (1), « consolider ses capacités de raisonnement » (1). Faire de l’EEDD vise à acquérir un raisonnement, une démarche scientifique. L’approche expérientielle et le courant scientifique (typologie de Lucie Sauvé) sont en effet mis en œuvre dans 36 dossiers / 52. C’est l’un des courants pédagogiques dominants. A cela s’ajoutent, de manière ponctuelle, des savoir-faire disciplinaires en Français sur la capacité à s’exprimer de manière écrite et orale et en documentation. Certains dossiers visent l’acquisition de comportements. Onze dossiers sur 52 ont une approche comportementale (ou behavioriste). Il vise à « construire des comportements respectueux de l’environnement » projet n°38, à « découvrir et à apprendre les gestes éco citoyens simples » projet n°29, ou à « acquérir les bons gestes pour les respecter et éviter le gaspillage. » projet n°52.

Globalement les projets cherchent d’abord à remplir les objectifs cognitifs et méthodologiques définis par les programmes. Pourtant les projets sont très souvent pluridisciplinaires. C’est le cas de 4/5 des projets décrits dans l’enquête Internet, avec en disciplines phare l’histoire-géographie, les sciences et vie de la terre et les arts plastiques (dans le primaire seulement). De la même manière, les dossiers pédagogiques analysés montrent que les enseignants ne travaillent pas de manière isolée. Seuls quatre projets ne sont portés que par un seul enseignant. Ils sont en moyenne 5 enseignants par projet. Ce résultat peut paraître paradoxal mais il n’est pas surprenant dans la mesure où les 2/3 des projets s’inscrivent dans le cadre du projet d’établissement qui concerne l’ensemble de l’équipe pédagogique. Il est néanmoins nécessaire de lire ces chiffres avec prudence. D’une part, les dossiers pédagogiques déposés au Rectorat sont destinés à obtenir des financements ; la pluridisciplinarité étant un des critères de recevabilité, il est donc possible que le nombre d’enseignants mentionné soit artificiellement augmenté. D’autre part, à la lecture des dossiers, on peut constater que souvent, les objectifs disciplinaires se juxtaposent. Chaque enseignant a pris soin d’identifier et de notifier ce qui dans son programme, le relie au projet sans que l’articulation des différentes disciplines soit exprimée. La pluridisciplinarité des projets nécessite d’en identifier la nature. S’agit-il d’une interdisciplinarité ou d’une transdisciplinarité ? Deux cas de figure sont donc possibles.

Notes
88.

Nous parlerons d’EEDD pour l’analyse des dossiers et non d’EDD car les dossiers ont été rédigés avant la circulaire de 2007 ;