a) La non neutralité des associations

Le premier point d’achoppement est le caractère politique des associations. Elles ne sont pas neutres comme le requiert la culture scolaire qui est dans le refus du politique. Le militantisme associatif peut alors être perçu comme une atteinte à la laïcité, fondement de l’école républicaine. Militantes par définition, les associations peuvent être soupçonnées de prosélytisme auprès des enfants. A l’heure du Grenelles de l’Environnement et d’une prise de conscience diffuse des problèmes environnementaux, les associations de protection de l’environnement sont encore associées aux mouvements politiques écologistes. Ce, même si par ailleurs la grande majorité des partis politiques se sont emparées de la question. Le militantisme des associations d’éducation populaire est a priori moins problématique. D’une part, leurs valeurs sont semblables à celles de l’Ecole : laïcité, gratuité, d’autre part, l’éducation pour tous est une valeur socialement consensuelle. Enfin de nombreux membres de ces associations sont issus de l’Education Nationale.

La crainte d’un prosélytisme écologique ressort clairement des entretiens réalisés avec les membres de l’Education Nationale. Le discours officiellement tenu dans les textes mais également en formation est que le militantisme ne pose pas problème en soi. Il doit être contextualisé, ce qui implique une mise à distance par rapport au discours tenu et sa confrontation à un discours contradictoire. « Afin de respecter le principe de neutralité de l’école, il est conseillé aux enseignants de faire appel à des partenaires qui portent des discours contradictoires. Cette démarche doit amener les élèves à examiner différentes thèses. L’EEDD est une éducation à l’esprit critique » (citée par BRUXELLES Y., 2006-2007, p. 164). Cette posture est plus ou moins bien assumée au sein de l’institution scolaire. Un malaise persiste. Il a été souligné à plusieurs reprises au cours des entretiens mais également au sein du groupe académique de formateurs EEDD, que les enseignants ne mettent pas souvent le discours associatif en balance et qu’il est nécessaire de les inciter à le faire notamment en formation.