b) La difficile prise en charge de la complexité

Comme les projets pédagogiques des enseignants, les animations s’inscrivent difficilement dans une pensée complexe. Trois indicateurs ont été choisis pour identifier la pensée complexe dans les projets pédagogiques des enseignants : l’approche critique, l’approche systémique et l’approche multiscalaire dans le temps et l’espace, c’est-à-dire la variation d’échelle temporelle et spatiale. Au regard de ces trois indicateurs, les animations d’ERE ne parviennent pas mieux que les projets pédagogiques à prendre en charge la complexité :

• La pensée critique est quasi-absente. Les savoirs mobilisés sont de nature scolaire donc l’approche critique est peu souvent mobilisée,
• L’approche systémique n’apparaît que dans une animation et pour expliquer un phénomène précis : la chaîne alimentaire. Il ne s’agit pas de l’approche globale de l’animation.

• Enfin, l’approche multi-scalaire est présente en plus grande quantité dans 10 des 17 animations. C’est l’approche la mieux maîtrisée par les éducateurs à l’environnement, comme par les enseignants.

Les animations n’amènent pas vraiment les élèves à aborder l’environnement sous l’angle de la complexité. Elles adoptent plutôt une démarche de type analytique (12 animations sur 17), c’est-à-dire sur un raisonnement linéaire recherchant les causes, les caractéristiques et les conséquences d’un phénomène. Cette démarche s’appuie sur des études de cas (11 animations sur les 12 ayant une démarche analytique) et est souvent ancrée dans le milieu de vie.

D’une manière générale, les éducateurs à l’environnement opèrent des choix pédagogiques très proches de ceux des enseignants.