c) Educateurs, enseignants : mêmes choix pédagogiques

Les éducateurs à l’environnement et les enseignants partagent le même parti pris naturaliste et ressourciste.

Ce sont en effet ces deux courants d’ERE qui prédominent dans les animations (respectivement 13 et 12 animations) comme dans les projets des enseignants. Le premier courant vise à reconstruire un lien personnel avec la nature alors que le second cherche à faire adopter un comportement favorable à bonne gestion de ressources et de l’environnement. Pour ce faire, les éducateurs à l’environnement privilégient une approche affective (présente dans 11 animations) et/ou sensible (10 animations). Dans trois animations observées, les enfants ont même les yeux bandés pour appréhender l’environnement avec d’autres sens que la vue.

Les éducateurs à l’environnement ont en revanche peu recours à une démarche scientifique contrairement aux enseignants. Ils recourent peu à la pédagogie de l’imaginaire. Les approches imaginaires et créatives ont été en effet identifiées dans peu d’animations (respectivement dans 1 et 3 animations).

Dans l’ensemble, les éducateurs à l’environnement concentrent leurs pratiques sur un nombre restreint de courants pédagogiques d’ERE. Ce sont ceux qui sont mobilisés par les enseignants. Il n’y a pas une plus grande diversité pédagogique dans les animations que dans les projets des enseignants. Cela questionne le statut d’une animation d’ERE au sein d’un projet pédagogique scolaire ainsi que l’apport d’un éducateur à l’environnement dans un tel projet. Si les orientations pédagogiques sont les mêmes, on peut penser que d’une manière générale, c’est la question de l’ouverture de l’école sur le monde qui est posée. Est-ce qu’un partenaire qui adopte le moule scolaire constitue encore une porte ouverte sur le monde ?