Conclusion

Le milieu de l’éducation relative à l’environnement est prisonnier aujourd’hui d’une double impasse. La première est celle du développement durable qui tend à s’imposer comme la perspective ou le cadre dans lequel s’inscrit l’ERE en France. Cette orientation impulsée à l’origine par des directives internationales puis nationales, est aujourd’hui largement partagée par les parties prenantes du milieu. Certes, son emploi n’est pas unanime. Le terme suscite des réserves de la part notamment des acteurs associatifs. Néanmoins, l’éducation au/pour/vers un développement durable correspond au positionnement le plus courant. Il tend à enfermer l’ERE dans le milieu scolaire, comme si les élèves étaient les seuls destinataires possibles. L’Ecole constitue donc la seconde impasse de l’ERE. Les termes d’impasse et d’enfermement sont forts mais ils illustrent bien le manque de perspective actuellement dans le milieu de l’ERE. Ils justifient un appel à l’ouverture, développé dans la seconde partie de la conclusion. Une autre éducation est possible. On peut faire de l’éducation relative à l’environnement sans l’inscrire dans le « développement durable », sans pour autant retomber dans une éducation à la Nature. Pour ce faire, il est nécessaire de cibler d’autres publics que les enfants en contexte scolaire et d’intervenir dans d’autres lieux que l’Ecole. Pour conquérir ces terres peu explorées, la mise en place d’une recherche universitaire française structurée et cohérente semble nécessaire.