b) Une dimension résolument internationale…

L’hygiène est une des premières « disciplines »281 à participer à l'« Internationale scientifique » : des congrès internationaux se tiennent dès 1852 puis régulièrement à partir de 1876282, d'abord en Belgique, terre d'accueil de l'internationalisme scientifique283. L'étude du fonctionnement des associations françaises ou francophones spécialisées dans l’hygiène publique permet de repérer rapidement leur insertion dans un milieu savant, qui s'avère international par de multiples caractères.

Notes
281.

Bien que le terme soit délicat à employer à son égard, à cause de la pluralité des cursus de ceux qui s'en réclament, et qu'elle soit peu enseignée dans les Facultés de médecine jusqu'au début du XXe siècle.

282.

Anne Rasmussen, « L’hygiène en congrès (1853-1912) : circulation et configurations internationales », dans Patrice Bourdelais (dir.), Les Hygiénistes : enjeux, modèles et pratiques (XVIIIe-XXe siècles), Paris, Belin, 2001, p. 213-239, et L’internationale scientifique, 1890-1914, thèse citée.

283.

Dans ce pays où, au début du XXe siècle, diverses manifestations internationales thématiques sont organisées, le philanthrope Paul Otlet est la cheville ouvrière de la création d’une « Union des associations internationales » (1910) et d’un « Mundaneum », projet de musée universel du savoir. Le premier Congrès international des sciences administratives se tient à Bruxelles en 1910 et le premier Congrès international des villes a lieu à Gand en 1913.