b) Le Comité « Hygiène et Eau »

Autre initiative rencontrée dans nos recherches, celle de Pont-à-Mousson, dont les dirigeants se trouvent derrière la création du Comité « Hygiène et Eau » vers 1928795. Cette structure se présente comme un organe de propagande sans but lucratif, qui édite des brochures pour inciter les édiles à effectuer des travaux d’assainissement et pour développer les principes d’hygiène dans le monde rural : « Pour couvrir les frais de sa propagande, le comité « Hygiène et eau » sollicite des subventions de toutes les industries intéressées au développement des mesures d’hygiène publique, et de tous les groupements, Associations ou personnes que ne laisse pas indifférents son œuvre d’intérêt national. Le Comité ne fait pas d’affaires commerciales. Il ne recommande aucune marque, aucun produit industriel »796. On peut cependant supposer que cette propagande est intéressée, la société Pont-à-Mousson cherchant à obtenir par ce biais de nouvelles commandes.

Dans sa brochure Quelques conseils pour les travaux d’hygiène publique, publiée en 1934, le comité rassemble les prescriptions arrêtées par le CSHP et notifiées sous forme de circulaires ministérielles en matière d’adduction d’eau potable (circulaire du 12 juillet 1924) et d’assainissement (instructions du 1er mai 1933), ainsi que les trois types de modèles de règlement sanitaire. Vulgarisation de notions d’hygiène à destination des populations rurales, diffusion des textes officiels (prescriptions d’hygiène et procédures de subventions) n’épuisent pas la large gamme de publications, dont nous donnons un aperçu en annexe, section 4. Le Comité se lance également dans des enquêtes797. La Technique Sanitaire et L’eau mentionnent dès les années 1930 sa carte de France des adductions d’eau, complétée par une brochure intitulée Liste des communes pourvues d’une adduction d’eau potable à la date de janvier 1934 (document que Louis Descroix, le rédacteur de L’eau, préfère qualifier de « Livre d’or des communes de France »)798.

Ainsi, des initiatives parties de l'entreprise ont pu se pérenniser et jouer, notamment dans les années 1950-1960, un rôle de plus en plus important de médiateur entre l'administration centrale et les collectivités locales, de donneur d'avis techniques aux fonctionnaires des ministères et de propagande en faveur de l'assainissement, individuel autant que collectif.

Notes
795.

Viviane Claude, L’Association Générale des Hygiénistes et Techniciens Municipaux, op. cit., p. 178.

796.

AD Ardennes, 7O, brochure La Vente de l’eau. Voici des revenus pour votre commune. Je remercie Jean-François Malange de m’avoir communiqué cette information.

797.

La gestion financière des distributions d’eau potable en France. Résultats de l’enquête effectuée par le Comité hygiène et eau (premier trimestre 1949) (Trouvée aux archives municipales d’Oullins).

798.

TSM, janvier 1934, p. 8. L’eau, juillet 1934, rubrique « bibliographie ».