Le recours à un vecteur de diffusion de l'information (lecture de périodiques, visite d’exposition, assistance à un congrès) paraît primordial pour prendre une décision, dans un secteur soumis à une innovation technique intense comme l'est le génie sanitaire à la Belle Époque ; c'est une pratique qui se banalise dans tous les domaines de l'édilité, en France comme dans les autres pays européens906 ou aux États-Unis907. L'utilisation de ces instruments d'échange – et parfois de construction débattue – du savoir apparaît en effet très fréquemment de manière explicite dans les rapports des directeurs de services techniques (ingénieurs ou médecins hygiénistes), dans les présentations faites au conseil municipal, et parfois même dans les bulletins municipaux d’information à destination des citoyens, comme à Villeurbanne sous la municipalité Lazare Goujon (1925-1935)908.
Federico Lucarini, « La professionnalisation de la culture administrative dans les grandes villes italiennes : expériences étrangères et discussions nationales 1894-1914 », dans Nico Randeraad (dir.), Formation et transfert du savoir administratif municipal, Annuaire d'histoire administrative européenne, Baden-Baden, Nomos Verlagsgesellschaft, 2003, p. 131-154.
D'après nos lectures des périodiques The American City et Municipal Sanitation à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis à Washington.
Quelques exemples : un article de la directrice du Bureau d'hygiène sur le Congrès international d’hygiène de Paris (Bulletin municipal officiel de Villeurbanne [désormais : BMOV], décembre 1927); une délégation municipale se rend en Allemagne pour y étudier les installations de chauffage urbain (BMOV mars 1928); la liste des visiteurs du stand de Villeurbanne à l'Exposition d'hygiène urbaine de mars 1932 à Lyon (BMOV, avril 1932, p. 1636).