B/ Le temps du concours et des essais

‘« Malgré tous les avantages qu’il y a à faire des concours, on se fait aussi bien critiquer quand on fait un concours que lorsqu’on n’en fait pas. »¹²²¹ ’

A la fin du XIXe siècle, la pratique du concours n'est pas une véritable innovation : elle est déjà ancienne et courante dans le monde de l’architecture, où des concours existaient déjà à l’époque moderne pour la construction des palais communaux¹²²². Les débuts de l’urbanisme, où les architectes sont partie prenante, conservent ce mode de fonctionnement que nous connaissons toujours pour les grands projets étatiques ou des collectivités locales. Les années 1910 sont caractérisées par un certain nombre de grands concours internationaux de plans d’extension et d’aménagement : à Barcelone, en Australie pour la nouvelle capitale (Canberra), ou encore à Constantinople. La méthode fut peu appliquée en France, à l’exception de Paris et de Lille¹²²³. Le concours suppose un jury d’experts, chargé de juger la qualité des projets et de les classer : approche qualitative qui dépasse la simple question financière, au centre des habituelles procédures d’adjudication des travaux publics. Cette démarche pourrait s’apparenter aux jurys à l’œuvre à la même époque dans les expositions universelles, à l’importante exception près que les entrepreneurs sont fréquemment membres des jurys d’exposition, mais rarement des jurys de concours publics. Comment les villes composent-elles ces instances, une fois renseignements éventuellement pris auprès de leurs devancières¹²²⁴ ?