A/ La fin du XIXe siècle (avant 1902) : un paysage clairsemé, des initiatives souvent avortées

Nous l'avons noté dans la première partie : en France, les années 1890 correspondent à l'apparition du « génie sanitaire » urbain ou de « la technologie sanitaire », pour reprendre les titres de deux périodiques spécialisés1581. C'est un secteur d'intervention sur la ville qui se révèle très ouvert, où se croisent des médecins, des architectes, des ingénieurs, et des inventeurs variés. Il couvre le domaine de la pureté des eaux potables et de l'épuration des eaux usées (industrielles et urbaines), celui du traitement des déchets, mais également d'autres types de travaux, comme la ventilation ou le chauffage des bâtiments. Si l'État et les Parlementaires cherchent alors à réglementer l'hygiène sociale en développant des interventions publiques sur le modèle de ce que pratiquent les premiers bureaux municipaux d'hygiène, ils laissent les techniciens et les élus se débrouiller, face aux nouveautés techniques apparues pour résoudre l'épineux problème de l'évacuation des déchets liquides et solides, produits en volumes de plus en plus grands par les agglomérations.

Notes
1581.

Rappelons, pour mémoire, la création d'une Société des architectes et ingénieurs sanitaires et la tenue d'un Congrès d'assainissement en 1895, en lien avec l'équipe du Génie sanitaire.