D/ D’une guerre à l’autre : un objectif qui reste soumis aux arbitrages budgétaires

Si le service quotidien du nettoiement reprend tant bien que mal, grâce à ces expédients, une marche normale, les projets de modernisation ne redémarrent pas une fois l'armistice signé (ou à la Libération, pour 1944-1945). Le secteur des travaux publics souffre encore de la raréfaction de la main-d'œuvre. Dans l'Oise, où un grand nombre de communes rurales ont vu leurs puits bouchés par l'ennemi, l'inspecteur départemental d'hygiène estime que « la création de nouvelles adductions d’eau potable ne sera pas possible avant un avenir plus ou moins éloigné : les travaux préparatoires ne pourraient que très difficilement être menés à bien, et l’exécution en serait rendue impossible par suite de la pénurie de la main-d’œuvre et des matières premières indispensables »1649. Les promoteurs de l'interventionnisme sanitaire reportent alors leurs espoirs sur des projets administratifs, comme la réorganisation de la surveillance de l'hygiène publique par une modification de la loi de 19021650.

Notes
1649.

Dr Paquet, « La reconstitution hygiénique des régions libérées et en particulier des communes rurales », TSM, juillet 1919, p. 189-190.

1650.

Ibid. Notons que le projet visait la création de régions sanitaires. Cependant, dans un contexte de promotion de la décentralisation (les régions économiques de Clémentel datent de 1919), l'idée est ici que l'État prenne en main le personnel chargé d'inspecter et de veiller à l'hygiène publique.