1/ L'ordure au service de l'agriculture : broyage et fabrication du poudro

Comme pour le traitement des eaux d'égout, les premiers procédés industriels cherchent à continuer à entretenir le cycle du recyclage des produits de la ville pour la production de matières utiles à l'artisanat ou à l'agriculture2320. Le problème majeur de ce procédé est l'accumulation de stocks durant certaines saisons où la demande agricole en engrais diminue fortement, voire s'arrête. On ne peut donc supprimer complètement les décharges, causes de plaintes de voisins. La ville de Paris utilise pendant des décennies une décharge en pleine Beauce, à Saint-Escobille2321. Les usines construites à Toulon et à Boulogne-sur-Mer semblent avoir connu des difficultés et dès la fin de la Grande Guerre, le broyage n'est plus considéré comme une technique moderne.

Notes
2320.

Pour une étude plus détaillée, Sabine Barles, L'invention des déchets urbains, France 1790-1970, Seyssel, Champ Vallon, 2005. Nous passerons sous silence les procédés américains de « réduction », visant à la récupération des graisses, qui n'ont pas fait l'objet d'études pour des applications sérieuses en France.

2321.

CSHP 1928, p. 294. « Paris, pompe aspirante et refoulante. Rien n’illustre mieux cette étrange fonction de la capitale que la vaste plaine à détritus de Saint-Escobille ». Michel Tournier, Les Météores, Paris, Gallimard, 1975, p. 233).