Partie III – Comment administrer et gouverner la circulation urbaine ?

Après avoir présenté qui gouverne la circulation urbaine et les scènes d’action publique qui se construisent autour de cette gestion, cette dernière partie nous permet d’observer comment ce secteur d’intervention publique est administré et gouverné. Les enjeux constitutifs à la structuration d’un système d’acteurs autour des questions automobiles se retrouvent dans les réponses qu’elles suscitent. A travers notamment les mises en forme administrative et la construction de savoirs auxquelles contribuent ces acteurs, on retrouve en effet une collaboration parfois souhaitée, à d’autres moments subie, entre acteurs privés et publics et entre services de l’Etat et collectivités locales. De même, les réponses apportées au problème public de la circulation urbaine s’élaborent la plupart du temps simultanément à sa mise sur agenda ainsi qu’aux enjeux de désignation des acteurs pertinents à la régulation de ce secteur d’action publique. Si bien que comme nous le présentions en introduction, les trois niveaux d’analyses des problèmes de circulation urbaine se trouvent chronologiquement enchevêtrés.

Dans cette partie nous mettrons donc en évidence la manière dont les pouvoirs urbains construisent une intervention en matière de circulation urbaine. Dans le chapitre cinq, nous présenterons la mise en administration des problèmes automobiles à travers le développement de dispositifs et d’instruments d’action publique. Il s’agira d’analyser la mise en place de structures d’études, la construction de rapports, les mises en forme qualitative et quantitative opérées par les services techniques et administratifs des collectivités locales et des ministères pour faire face à l’accroissement des problèmes de circulation automobile. Puis dans un dernier chapitre, nous reviendrons sur la constitution de savoirs nécessaires au gouvernement de la circulation urbaine. Nous montrerons les enjeux de circulation des connaissances à partir du développement de foyers d’expertise éclatés, professionnels et associatifs, puis les tentatives de centralisation des savoirs à partir notamment de l’action des services du Ministère des Travaux Publics puis de l’Equipement.