1.3.3.5. Le modèle IRPUD

Le modèle IRPUD a été développé par Wegener à partir de 1983, pour l’aire métropolitaine de Dortmund.

Il fait partie de la famille des modèles quasi-dynamiques « activity-based », et cherche actuellement à intégrer les techniques de la micro-simulation dans tous ses sous-modèles. Il est l’un des modèles LUTI les plus sophistiqués, étant apprécié par ISGLUTI comme le plus puissant des modèles opérationnels, croisant les meilleures caractéristiques des autres modèles. En fait, il a été conçu avec un objectif beaucoup plus ciblé et plus ambitieux que celui des autres modèles déjà présentés, puisqu’il se proposait d’évaluer les conséquences en termes de structuration spatiale et de transport de l’évolution économique, appréhendée par l’évolution de l’emploi dans chaque secteur et de la population à un niveau très fortement désagrégé suivant des critères socioéconomiques.

Le modèle prédit, pour chaque période, la localisation des activités industrielles, des promoteurs immobiliers et des ménages, les schémas de migration et de transport, la construction et le développement urbain, évaluant ainsi l’impact des politiques publiques sur le développement industriel, le logement, les équipements publics et le transport.

Les individus interagissent sur cinq marchés : le marché du travail, le marché des locaux non-résidentiels, le marché du logement, le marché foncier et le marché du transport. Les choix sur chaque marché sont contraints par l’offre, et déterminés par des variables d’attractivité (qualité du voisinage, accessibilités).

Le modèle a une structure modulaire, les six modules étant en interrelation et opérant de manière répétitive.

Le processus global est modélisé par le recours à la théorie de l’utilité aléatoire, enrichie de modèles d’évolution des individus et des infrastructures et de détermination du taux de motorisation. Concernant la localisation des individus, le modèle utilise pour la demande mais aussi pour l’offre de logements la théorie de l’utilité aléatoire (formulation logit), prenant en compte l’espace disponible dans la zone et l’utilité ressentie par le promoteur de la construction d’un même type de logement dans cette zone lors de la période précédente. Le modèle de transport, qui intègre de nombreux motifs et modes de transport, détermine de façon interne la motorisation en fonction du budget transport des familles et du coût d’entretien d’un véhicule, la phase de distribution des flux sur le principe de maximisation de l’entropie (formulation gravitaire), et intègre une phase de choix du mode et une phase d’affectation sur le réseau avec une capacité contrainte.

On voit donc que IRPUD combine des techniques de la première génération de modèles, comme les modèles gravitaires, avec des techniques nouvelles, telle que la micro-simulation, qui correspond davantage à la dernière génération des modèles LUTI.