2.1.3. L’approche alternative au modèle de base : la théorie de l’utilité aléatoire et les modèles de choix discrets

Une approche alternative considère la probabilité qu’un ménage choisisse un type de logement comme une fonction des caractéristiques du logement, des caractéristiques du ménage et des caractéristiques du voisinage où le logement est localisé, y compris l’accessibilité.

Cette approche alternative à celle d’Alonso, qui avait un caractère déterministe et faisait l’hypothèse d’une ville monocentrique, a été proposée par McFadden (1978) et Anas (1982) et elle est fondée sur la théorie de l’utilité aléatoire.

Cette approche vise à construire des modèles plus réalistes, cherchant à dépasser les hypothèses trop simplificatrices des modèles de la microéconomie urbaine, comme celle d’une information parfaite des consommateurs et producteurs sur le marché, le caractère déterministe de la fonction d’utilité des demandeurs, le caractère trop agrégé de ces modèles.

Les modèles de choix discrets sont des modèles probabilistes, qui permettent de prendre en compte l’existence d’une diversité de préférences individuelles.

La logique de ces modèles est la suivante : un individu, qui doit choisir une zone de localisation résidentielle parmi un ensemble d’alternatives, attribue à chaque localisation une fonction d’utilité, définie comme une fonction des attributs de la zone (accessibilité, environnement), et sélectionne la localisation qui maximise l’utilité. L’utilité d’un agent face à une alternative contient donc une composante déterministe, exprimée par les attributs de la zone et les caractéristiques de l’agent, et une composante aléatoire, reflétant les éléments de subjectivité des agents (manque d’information, rationalité limitée).

Un tel modèle a été construit par de Palma et Lefèvre (1985). Ils ont adopté la formulation logit multinomial, qui est la forme la plus utilisée pour les choix probabilistes.