3.1.2. La problématique du projet SIMBAD

Actuellement, sur l’agglomération lyonnaise, le projet de recherche intitulé SIMBAD – SImuler les MoBilités pour une Agglomération Durable, est en cours de développement, soutenu conjointement par l’Agence d’urbanisme de Lyon et le Laboratoire d’Economie des Transports. Appliqué à l’aire urbaine de Lyon, il a pour objectif d’évaluer la soutenabilité économique, environnementale et sociale de politiques de transport, et ambitionne, pour ce faire, de modéliser les interactions entre transport et urbanisme.

Par rapport aux modèles évoqués précédemment, celui développé dans SIMBAD est censé répondre aux mêmes types de questions. Les enjeux et questions en matière d’interactions entre transport et urbanisme (qu’on a présenté dans la première section du premier chapitre, et qui sont en général communs aux différentes agglomérations urbaines (une présentation détaillée des enjeux lyonnais est fournie dans l’Annexe 2) sont, de façon plus ou moins explicite, synthétisés par les trois volets du développement durable – économique, social et environnemental, et les indicateurs qui seront produits suite au processus de modélisation permettront de répondre, de façon plus ou moins directe, à ces questions. Pour cela, dans SIMBAD on se propose de se procurer les données nécessaires pour travailler à un niveau suffisamment désagrégé afin d’arriver à modéliser toutes les dimensions importantes du fonctionnement urbain (aspects liés à la localisation résidentielle et des activités économiques et au marché foncier/immobilier).

Le projet SIMBAD a pour objectif de tester des politiques alternatives de transport et d’urbanisme pour rendre compte de leurs impacts sur la mobilité urbaine et les évaluer à l’aune du développement durable, au niveau de l’aire urbaine de Lyon et à l’horizon 2025.

En matière de prospective, SIMBAD va devoir intégrer des problématiques très variées, comme : la démographie (évolution de la natalité, de la mortalité, de la structure par classes d’âge, des flux migratoires d’une population, etc.), la technologie (évolution des équipements urbains, des réseaux d’infrastructures, du bâti, des véhicules, des accessoires personnels, etc.), l’économie (évolution de la production, de la distribution de biens et de services, des métiers, du marché de l’emploi, etc.) ou la sociologie (évolution des valeurs, des comportements, des modes de vie, de l’allocation des ressources temporelles, etc.). L’ambition du projet, à ce niveau, n’est pas de prévoir l’évolution de toutes ces variables, mais de construire des scénarios qui explicitent leurs hypothèses d’évolution et de proposer des futurs possibles, à la fois réalistes et pertinents, qui permettent d’évaluer les conséquences des politiques envisagées lorsqu’elles sont appliquées dans différents contextes.

Le choix du territoire sur lequel porte la prospective SIMBAD se base sur la configuration spatiale des agglomérations (répartition de l’habitat et des activités), qui amène à se placer à l’échelle de l’aire urbaine, voire au-delà. Un tel territoire comprend une superposition de découpages administratifs (carte n° 4), sur lesquels s’exercent des influences différentes, multipliant les possibilités d’évolution.

Carte n°4 : Les SCOT de l’aire métropolitaine lyonnaise
Carte n°4 : Les SCOT de l’aire métropolitaine lyonnaise

Source : Cartothèque de l’Agence d’urbanisme de Lyon

L’horizon des simulations dans SIMBAD est de 20 ans, ce qui correspond à l’échelle temporelle à laquelle il est possible de travailler avec ce type d’outils. Il existe d’autres travaux sur le très long terme, basés sur d’autres types d’approches, mais ils ne permettent pas de répondre aux questions que peuvent se poser les collectivités locales qui voudraient évaluer la mise en œuvre d’une politique de transports et d’urbanisme particulière.

Même si la problématique centrale du projet SIMBAD est centrée sur l’étude de la mobilité urbaine, et sachant que le projet reste cantonné à une sphère scientifique et technique, ses résultats pourront néanmoins contribuer aux réflexions collectives sur le futur de l’agglomération lyonnaise en matière de transport et d’urbanisme et servir éventuellement d’éléments argumentaires dans les débats publics.