5.1. Étude exploratoire d’identification des relations entre les variables liées au comportement de localisation résidentielle des ménages – traitement des données de l’enquête logement 2002

L’étude du comportement de mobilité résidentielle des ménages réalisée dans le chapitre précédent s’est appuyée sur les données de l’Enquête Logement 2002 de l’INSEE. Maintenant, on va utiliser le même fichier de données pour étudier la localisation résidentielle des ménages lyonnais, pour avoir une première image d’ensemble des relations qui se manifestent entre les différentes dimensions de ce phénomène, sachant que l’information fournie par ce fichier en matière de localisation des ménages est assez limitée. Par contre, elle nous permettra d’étudier le phénomène au niveau désagrégé du ménage, et pourra nous donner des orientations préliminaires pour la construction du modèle de localisation des ménages (même si celui-ci sera calé à partir d’autres sources de données).

Dans cette section, on va mener une étude statistique en termes d’analyse de correspondances, afin d’identifier les relations importantes qui existent entre les variables qui définissent notre problématique. Ce type d’analyse constitue le point de départ dans la compréhension des liens qui existent entre les différentes dimensions d’une réalité complexe, et donc le point de départ de la démarche de modélisation.

Comme dans le cas de la mobilité résidentielle, on va recourir à la méthode de l’analyse factorielle des correspondances pour étudier les interdépendances qui existent entre les variables de l’Enquête Logement qui nous renseignent sur la localisation résidentielle des ménages, en mettant en évidence les relations qui nous intéressent par rapport à notre objet d’étude.

En ce qui concerne la relation entre le revenu du ménage et sa localisation dans l’aire urbaine, il apparaît une légère tendance d’augmentation de la proportion des ménages à haut revenu dans les communes de banlieue et rurales par rapport aux communes-centre (graphique n° 3, tableau n° 28 et tableau n° 41 de l’Annexe 3).

Graphique n°3 : Correspondance revenu du ménage – type de commune
Graphique n°3 : Correspondance revenu du ménage – type de commune

Note : Les catégories de la variable REVANMENDEC (Revenu annuel total du ménage) sont les déciles.

Source : Traitement données Enquête Logement 2002

Tableau n°28 : Corrélation revenu du ménage – type de commune
Tableau n°28 : Corrélation revenu du ménage – type de commune

Source : Traitement SPSS

Graphique n°4 : Correspondance taille du ménage – type de commune
Graphique n°4 : Correspondance taille du ménage – type de commune

Note : Les catégories de la variable NBPERSMENC (Nombre de personnes du ménage) sont : 1 = 1 personne, 2 = 2 personnes, 3 = 3 ou 4 personnes, 4 = 5 personnes ou plus.

Source : Traitement données Enquête Logement 2002

La taille des ménages est, en moyenne, supérieure dans les communes de banlieue et rurales comparativement aux communes-centre (graphique n° 4 et tableau n° 42 de l’Annexe 3).

Par rapport à l’utilisation des différents modes de transport par les ménages situés dans les différentes zones de l’aire urbaine, on peut constater que, même si dans les communes centrales le poids de l’utilisation de la VP est moins important que dans les communes de banlieue et les communes rurales, la proportion de la VP reste largement dominante par rapport aux TC, MAP et VELO (graphique n° 5 et tableau n° 43 de l’Annexe 3).

Graphique n°5 : Correspondance type de commune – mode de transport de la PR
Graphique n°5 : Correspondance type de commune – mode de transport de la PR

Source : Traitement données Enquête Logement 2002

Graphique n°6 : Correspondance revenu du ménage – mode de transport de la PR
Graphique n°6 : Correspondance revenu du ménage – mode de transport de la PR

Note : Les catégories de la variable REVANMENDEC (Revenu annuel total du ménage) sont les déciles.

Source : Traitement données Enquête Logement 2002

Les ménages à haut revenu utilisent dans une plus grande mesure la VP que les ménages à bas revenu (ce qui est lié à la relation positive qui existe entre motorisation et revenus) (graphique n° 6 et tableau n° 44 de l’Annexe 3).

Quant à l’opinion des ménages sur la qualité de l’environnement résidentiel (qualité de l’air, présence d’espaces verts), en fonction de leur localisation, on peut constater que :

Graphique n°7 : Correspondance opinion sur la qualité de l’air – type de commune
Graphique n°7 : Correspondance opinion sur la qualité de l’air – type de commune

Source : Traitement données Enquête Logement 2002

  • l’opinion sur la qualité de l’air se détériore au fur et à mesure qu’on se rapproche du centre de l’aire urbaine (graphique n° 7).
  • l’opinion sur la présence des espaces verts se détériore lorsqu’on se rapproche du centre (graphique n° 8).
Graphique n°8 : Correspondance opinion sur les espaces verts – type de commune
Graphique n°8 : Correspondance opinion sur les espaces verts – type de commune

Source : Traitement données Enquête Logement 2002

Graphique n°9 : Correspondance surface du logement – type de commune
Graphique n°9 : Correspondance surface du logement – type de commune

Note : Les catégories de la variable SURFACEC (Surface totale du logement) sont : 1 = < 70 m2, 2 = 70-140 m2, 3 = 140-210 m2, 4 = 210-280 m2, 5 - > 280 m2.

Source : Traitement données Enquête Logement 2002

Enfin, la surface des logements tend à augmenter lorsqu’on s’éloigne du centre de l’aire urbaine, reflétant une plus grande disponibilité d’espace dans les communes de banlieue et surtout dans les communes rurales (graphique n° 9 et tableau n° 45 de l’Annexe 3).

On peut donc faire, à partir des résultats de ces analyses, quelques constats par rapport à la localisation résidentielle des ménages dans l’aire urbaine de Lyon.

D’abord, il faut s’interroger sur la pertinence de la variable type de commune dans la démarche de modélisation de la localisation des ménages, sur sa capacité de bien rendre compte des liens entre caractéristiques des zones de localisation et caractéristiques des ménages.

On peut faire, à ce stade, l’hypothèse qu’il y a un impact de la variable revenu, donc de la situation économique du ménage, sur la décision de se localiser plus ou moins proche du centre (dans une commune centrale, de banlieue ou rurale), sachant que ces zones ont des caractéristiques différentes en termes d’occupation du sol, d’accessibilité aux différents services ou de prix des logements.

On a également trouvé des correspondances entre le mode de transport de la personne de référence et le type de commune (plus on s’éloigne du centre, plus on se déplace en VP) ou entre la taille du ménage et le type de commune (plus on s’éloigne du centre, plus la taille des ménages augmente).

Concernant les variables décrivant la qualité de l’environnement résidentiel, même si celles-ci semblent avoir un lien avec les choix de localisation des ménages, elles intègrent dans leur construction des éléments de perception par les ménages et leur simulation dans le futur est donc délicate, ce qui rend difficile l’utilisation de ces variables dans la modélisation.