Les résultats des modèles

En termes de résultats de l’analyse et de la modélisation qui ont été menées dans les derniers chapitres de la thèse, du côté de la mobilité résidentielle, le modèle correspondant était censé répondre à la question : quels sont les ménages qui vont prendre la décision de changer de logement, en fonction de leur profil sociodémographique (caractéristiques du cycle de vie). Par rapport à cette question, il faut retenir que les variables qui expliquent la variation du degré de mobilité (du taux de déménagement) des ménages sont l’âge de la personne de référence du ménage, le nombre d’enfants et le statut d’occupation du logement. Le modèle qu’on a estimé, ayant un pouvoir explicatif satisfaisant (si l’on tient compte du fait que les seules caractéristiques sociodémographiques des ménages ont été considérées), suggère le fait que la propension à déménager est plus élevée pour les ménages jeunes, de taille réduite (sans enfants ou ayant un nombre réduit d’enfants) et qui sont locataires, tandis que les ménages plus âgés, de taille plus élevée et qui sont propriétaires de leur logement sont moins mobiles.

En ce qui concerne la localisation des ménages, il faut retenir le fait qu’il y a une convergence des résultats des modèles estimés par rapport aux conclusions que l’on peut tirer sur l’impact de la composante accessibilité sur la localisation des ménages et donc sur l’urbanisation. Les préférences des ménages pour une zone ou une autre sont liées aux caractéristiques de celles-ci et notamment à l’accessibilité aux différentes opportunités et services, ce qui confirme que parmi les facteurs qui influencent le comportement de localisation des ménages on retrouve les accessibilités, et donc, l’hypothèse de l’existence d’un lien entre transports et urbanisme. Ainsi, on constate que les ménages trouvent plus utile de se localiser dans une zone caractérisée par un niveau global d’accessibilité plus élevé, et l’utilité diminue au fur et à mesure que le niveau d’accessibilité de la zone baisse.

On a également trouvé que les caractéristiques des ménages comme l’âge de la PR, le revenu ou le nombre de personnes ont une influence sur leurs choix de localisation. Ainsi, le premier modèle nous a montré que, d’une part, les ménages jeunes (dont la personne de référence a moins de 30 ans) manifestent une préférence à s’installer dans les zones plus densifiées, et d’autre part, plus le revenu d’un ménage est réduit, plus le ménage respectif trouve utile de se localiser dans une zone dense. Le deuxième modèle a indiqué que, en général, les ménages ont tendance à se localiser dans une zone où il y a plus de ménages du même profil d’âge de la PR, de revenu ou de taille (sauf les ménages à bas revenu et les ménages de taille élevée, qui se localisent plutôt dans des zones où il y a moins de ménages résidents ayant le même niveau de revenu et respectivement de taille).

Par rapport au prix immobilier, on a trouvé une relation positive entre le niveau de cette variable et la probabilité d’un ménage de se localiser dans une zone caractérisée par ce niveau du prix. Cela s’explique par le fait que ce prix capitalise les externalités de la zone, étant déterminé également par d’autres caractéristiques des zones qu’on n’a pas introduites dans le modèle et qui accroissent la demande des ménages de se localiser dans les zones respectives. Mais ce type de relation pourrait être problématique dans la prévision, si elle ne se maintient pas constante, sachant que l’évolution du prix est liée aussi à d’autres aspects, comme la cyclicité économique, qui peut modifier les coefficients.