3.1.3.Groupe de référence

La notion de groupe de référence a été introduite par H. Hyman en 1942. Celui-ci définit le groupe de référence comme désignant « tout groupe auquel se réfère un individu en ce qui concerne ses attitudes ». En faisant des recherches sur le statut socio-économique, il s’est rendu compte que le statut subjectif d’une personne (celui qu’elle pensait avoir) ne correspondait pas forcément à son statut objectif (celui qu’on pouvait déduire directement de facteurs tels que le revenu, le niveau d’études, la profession, la situation familiale, l’âge etc.), mais dépendait pour une bonne part des groupes auxquels l’individu se comparait. Plus tard, M. Sherif (1956) définit les groupes de référence comme « les groupes auxquels l’individu se rattache personnellement en tant que membre actuel ou auxquels il aspire à se rattacher psychologiquement ; ou en d’autres termes, ceux auxquels il s’identifie ou désire s’identifier». Autrement dit, les groupes de référence sont des groupes auxquels on n’appartient pas réellement, mais dont on veut s’approprier les valeurs. Ainsi une partie des membres d’un groupe peut adopter des normes de comportements d’autres groupes qu’ils prennent comme repères pour orienter leurs comportements. Dans le groupe de référence, l’individu « puise ses modèles » parce qu’il ne les connait que de façon indirecte et cherche à y appartenir, mais sans (provisoirement ou non) y parvenir (E. Lipiansky, 1998)97.

Notes
97.

G. Ferréol, G. Jucquois (2003) Dictionnaire de l’altérité et des relations interculturelles, Paris, A. Colin, p. 20.