3.2.1.Théories explicatives des conduites discriminatoires entre groupes

En psychologie sociale, la problématique des conduites discriminatoires a été bien décrite dans les travaux des grands chercheurs (Sherif, 1966 ; Tajfel, 1973 ; Turner, 1973 ; Doise, 1976 et d’autres). M. Sherif a été le premier à élaborer un cadre théorique portant sur la compétition et la coopération entre groupes. La compréhension des phénomènes psychosociologiques des relations entre groupes se ferait donc, si on suit Sherif, en étudiant les projets des différents groupes en interaction.  Mais c’est H. Tajfel dans sa théorie de l’identité sociale, en alliant des aspects cognitifs et motivationnels, qui a redynamisé l’étude des discriminations et des conflits intergroupes. Comme remarquent R. Y. Bourhis et J. – Ph. Leyens (1999), son niveau d’analyse était clairement groupal et le regard porté sur les phénomènes était celui des minorités confrontées à la majorité. Selon H. Chauchat, la théorie de l’identité sociale de Tajfel reste encore aujourd’hui un des modèles les plus influents en matière d’étude de l’articulation entre fonctionnement cognitif et appartenance groupale102.

Notes
102.

H. Chauchat et S. Busquets Identité européenne. Crise sociale et crise identitaire chez des étudiants français en 1994, P.213 in Chauchat H., Duran-Delvigne (1999) De l’identité du sujet au lien social, Paris, PUF.