La discrimination défavorise le groupe qui fait l’objet de discrimination sur un plan économique, politique ou social. En tant que comportement elle est souvent renforcée ou justifiée par des préjugés, c’est-à-dire des attitudes négatives à l’encontre du groupe défavorisé. Elle exerce une fonction cognitive : elle différencie les catégories et, ce faisant, elle ordonne et simplifie la réalité. La discrimination peut donc avoir des déterminants psychologiques, qui sont le besoin d’affiliations sociales positives et l’usage de stratégies comparatives. Ce n’est pas une attitude mais un acte, un comportement négatif, uniquement déterminé par l’appartenance catégorielle du cas singulier. Le biais pro-endogroupe est la tendance à favoriser les membres de son propre groupe sur le plan de l’évaluation ou sur celui du comportement (Bourhis & Gagnon, 1994)111.
Doise (1972), Billig et Tajfel (1973), Tajfel et Billig (1974) dans un ensemble de recherches confirment que l’anticipation d’un traitement différentiel est à la base de la discrimination évaluative. Pour Doise (1976) l’introduction par la consigne d’une représentation d’appartenance en deux catégories différentes produit des effets en spirale relatifs à la différenciation catégorielle : représentations, évaluations, comportement sont liés. Toute intervention sur une de ces dimensions engendre des modifications quant aux autres. J. –C. Turner (1973) montre que ce n’est pas la similarité ou la différence entre individus qui explique la discrimination, mais bien l’appartenance des individus à des groupes différents.
D. Capozza, C. Volpato Relations intergroupes : approches classiques et contemporaines in R. Y. Bourhis, J.- P. Leyens (1999) Stéréotypes, discrimination et relations intergroupes, Liège, P. Mardaga, p. 14.