Au début du XIIIe siècle, le territoire kazakh actuel a été absorbé par l’empire de Genghis-Khan. En 1218-1219, les Mongols soumettent les Kirghizes de l’Enisseï et par les bords de l’Irtych envahissent l’Est des steppes kazakhes. L’invasion mongole a transformé l’ethnogenèse des populations de ce territoire et a changé son visage politique ; en particulier, certaines tribus ont été entraînées dans la confédération mongole. La région fut gouvernée par Genghis-Khan (1155-1227) entre 1219 et 1221, puis divisée entre ses fils. À partir du règne de Tchaghatay, fils de Gengis-Khan, les Mongols s’islamisèrent et se turquifièrent en même temps entre XIIe et XIVe siècles. Désormais, ils appartiennent au monde musulman ainsi que la région gouvernée par eux. Toutes les dynasties qui se succéderont en Asie centrale après les Mongols (Timourides, Ouzbeks, Moghols) se réclameront d’une origine « gengiskhanides »187. Cette nouvelle aristocratie se référait toujours à des ancêtres réels ou imaginés issu de la ligne de Gengis-khan. Après la tentation d’Aboul Khayr (1412-1468), un descendant de Gengis Khân appartenant à la dynastie des Chaybanides, de regrouper les tribus appartenant au groupe linguistique kiptchak, elles se divisèrent alors : une partie (les Kazakhs) refusa d’entrer dans la confédération et s’en fut nomadiser dans les steppes qui portent aujourd’hui leur nom, le Kazakhstan. Les autres prirent le nom d’Ouzbeks et partirent à la conquête de la Transoxiane.
O.Roy (1997) La nouvelle Asie Centrale ou la fabrication des nations, Paris, Seuil, p.36.