La philosophie vagabonde de la manière de vivre, comme l’écrivit A. Vambéry (1872), a été bien expliquée par une femme kazakhe : « Je vous garantis, me dit-elle en riant, qu’on ne nous verra jamais, indolents comme vous autres mollahs, demeurer plusieurs jours de suite assis à la même place : l’homme est fait pour se mouvoir comme le soleil, comme la lune, comme les étoiles, les eaux, les animaux de tout ordre, oiseaux ou poissons, apprivoisés ou sauvages. Il n’y a d’immobiles que les morts et la terre où ils reposent ! 201».
L’identité kazakhe est définie comme l’appartenance au mode de vie nomade et rassemble des tribus du Desh-i-Kiptchak, qui refuse toute forme de sédentarisation. Qasym-khan, khan kazakh du début du XVIe siècle, proclamait : « Nous sommes les habitants de la steppe. Nous n’avons ni habits, ni produits de luxe, notre richesse se compte seulement en chevaux. Leurs viandes est pour nous la meilleur nourriture et leurs peaux nos habits ; la boisson la plus agréable est leur lait. Sur nos terres, il n’y a ni jardins ni constructions ; L’endroit de nos plaisirs sont des pâturages et les troupeaux de chevaux ». Le choix de ce nom caractérise bien la nature des Kazakhs : l’amour de la liberté, l’attachement à leurs coutumes et à la steppe.
A. Vambéry (1872) Voyage d’un faux derviche dans l’Asie centrale. De Téhéran à Khiva, Bokhara & Samarcand par le grand désert turcoman. Paris, Librairie Hachette & Cie, p. 144.