La nouvelle histoire du Kazakhstan commence après la chute de l’URSS. A l’instar des autres républiques soviétiques, le Kazakhstan devient l’Etat indépendant à la fin de l’année 1991. Le 21 décembre 1991 à Almaty, les présidents des onze républiques : Russie, Biélorussie, Ukraine, Azerbaïdjan, Arménie, Moldavie, Ouzbékistan, Kirghizstan, Turkménistan, Tadjikistan et Kazakhstan signent l’acte de naissance de la Communauté des Etats indépendants : la CEI. Les dures premières années 90 se caractérisent par l’instabilité économique et politico-sociale, l’amplification du chômage et de la pauvreté qui provoquèrent une émigration importante de nombreux citoyens kazakhstanais surtout non-Kazakhs qui se sentaient écartés des situations à responsabilités. Cette émigration a changé les statistiques démographiques du pays. En 1989, au dernier recensement soviétique, la population du Kazakhstan s’élevait à 16 691 000, dont 39,7% de Kazakhs, 37,8% de Russes, 5,8% des Allemands (de la Volga), 5,4% d’Ukrainiens, 2% de Tatares, d’Ouzbeks et d’Ouigours, 1,1% de Biélorusses, 0,6% de Coréens (de l’Extrême-Orient), 0,5% d’Azéris225.
Après le départ de plus de 1 500 000 Russes, 600 000 Allemands, 350 000 Ukrainiens et d’autres, les Kazakhs deviennent l’ethnie réellement dominante au Kazakhstan. Au cours de la décennie écoulée (1989-1999) la population « non-titulaire » du Kazakhstan s’est réduite d’environ 1,5 millions d’habitants. Ce qui a amené la population de 16 691 000 en 1989 à 14 953 126 habitants en 1999. Essentiellement, ce sont des travailleurs qualifiés, des spécialistes ou des entrepreneurs dont beaucoup de Kazakhs qui ont quitté le Kazakhstan pour la Russie, l’Allemagne, l’Israël avec l’espoir de mieux vivre ailleurs. Selon le recensement effectué en 1999 par l’agence des statistiques du Kazakhstan, la part de l’ethnie kazakhe représente 53,4% de la population totale contre 39,7% en 1989, soit une augmentation de 13,7% par rapport au précédent recensement effectué en 1989. Cette augmentation est due en grande partie à un retour de la diaspora kazakhe de Chine, de Mongolie, de Turquie, d’Iran et des ex-républiques soviétiques d’Asie Centrale. En même temps, le nombre de Russes s’est réduit à 29,7%, Ukrainiens à 3,7%, Allemands à 2,4%. A partir de l’année 1999, la situation économique se stabilise, avec une croissance forte, et un solde migratoire tendant à redevenir positif. Le chef d'État en exercice depuis 1990, Noursultan Nazarbaev, est toujours président du pays, réélu pour 7 ans en 2005.
C. Poujol (2000) Le Kazakhstan, Paris, PUF, p. 10.