7.1.Approche comparative comme méthode d’investigation

Dans notre travail, nous tentons d’apporter des éléments de réponse à la question de savoir comment les jeunes construisent leur identité nationale à partir des groupes ethniques auxquels ils appartiennent, et quel effet a cette identité sur le comportement social, en particulier sur les relations entre groupes. Il s’agit de comparer la structure et les contenus identitaires des individus selon leur appartenance ethnique. L’approche comparative est donc l’approche privilégiée dans notre recherche. Elle a « … pour objectif de mettre en évidence les liens entre les processus identitaires des individus appartenant à différents groupes sociaux et culturels et les dynamiques de contacts interculturels »270 (A. Amin). En effet, plusieurs chercheurs (Berry, Dasen, Ogay…) croient que l’approche comparative est fondamentale pour aborder, séparément ou simultanément, la question de l’identité et des contacts de cultures271.

L’approche comparative est donc indispensable en psychologie interculturelle pour « … comprendre les ressemblances et les différences entre les individus, entre les groupes sociaux et entre les cultures, pour interpréter les relations entre le « même » et l’étranger 272» (F. Couchard, 1999). Pour mettre en pratique cette méthode « … il faut recueillir des observations, des faits, et établir des comparaisons entre eux 273» (F. Couchard, 1999).

Ainsi, en choisissant l’approche comparative dans notre recherche, nous nous guidons sur le principe que « … l’intérêt pour le culturel vient du fait qu’au-delà du point de départ qu’est l’unité humaine, la première diversité qui interpelle le chercheur en sciences de l’Homme est la diversité culturelle et ses conséquences. C’est pour cette raison que l’approche interculturelle se voudra d’abord comparative parce que destinée à mettre en lien les conduites psychiques des sujets et leurs appartenances culturelles 274» (M. Lahlou, 2001).

L’application de l’approche comparative dans notre recherche permet de comprendre les processus de formation et de différenciation produits par les effets des contacts sur les représentations sociales et les constructions identitaires chez les jeunes appartenant aux différents groupes ethniques. Evidemment, la présence de plusieurs groupes ethniques dans la société suppose différentes perceptions de l’identité nationale. Notre étude sur la perception de cette identité a pour but de bien montrer son importance pour les Kazakhs, les Russes et les autres groupes ethniques.

L’originalité de notre étude s’explique par la nouveauté du sujet, qui est la société multiethnique du Kazakhstan. Pour la première fois les relations interculturelles au Kazakhstan deviennent l’objet d’études en France, que nous effectuons en utilisant l’approche pluridisciplinaire comprenant les théories des psychologues, anthropologues, sociologues appliquées sur notre problématique élaborée. Etant suggéré l’idée de montrer la diversité culturelle du Kazakhstan, nous espérons que notre sujet peut apporter sa contribution à la recherche en Psychologie interculturelle. Ainsi, la multiculturalité du terrain, les complexités des rapports intergroupes au Kazakhstan, nous ont incités à faire cette investigation.

Notes
270.

A. Amin (2007) Dynamique interculturelle et processus d’interculturation : Représentations, identifications et sentiment d’exclusion, thèse de doctorat du 3ème cycle, Université Lumière Lyon II, p. 171.

271.

A. Amin, ibid.

272.

F. Couchard (1999) La psychologie clinique interculturelle, Paris, Dunod, p. 36.

273.

F. Couchard (1999) ibid.

274.

M. Lahlou, G. Vinsonneau (2001) La psychologie au regard des contacts de Cultures, Limonest, L’interdisciplinaire, pp. 15-16.