7.4.1.La réalisation de l’entretien

Les entretiens qualitatifs, tous individuels, se sont déroulés dans le bureau loué spécialement au centre-ville. Leur durée variait entre 1 heure et 1 heure 20 minutes en moyenne. Ils touchaient plusieurs sujets : les caractéristiques personnelles (les intérêts, les loisirs), les relations avec la famille et les amis, les relations dans l’établissement scolaire, l’image de soi, les perspectives d’avenir, les valeurs, les représentations, les attitudes, les sentiments d’identité et d’appartenance.

Nous avons analysé chaque entretien enregistré au dictaphone sur les cassettes-audio. L’analyse a donné lieu à une série de questions : « Comment comprenons-nous les dynamiques qui traversent le développement du sujet ? Comment débuter l’entretien suivant ? Quelle question de relance formuler ? Quel(s) thème(s) aborder et approfondir ? ».

Au total, nous avons effectué 18 entretiens semi-directifs avec les représentants des 3 groupes ethniques : les Kazakhs (3 lycéens et 3 étudiants), les Russes (6 lycéens et 4 étudiants), les Allemands (2 étudiants) qui ont répondu à notre questionnaire et ont accepté de passer l’entretien. La grille d’entretien a été construite en correspondance avec la structure du questionnaire, et les thèmes abordés dépendaient de l’enquête remplie concrète. La flexibilité de nos entretiens s’explique par l’objectif d’adapter l’entretien au questionnaire effectué avec la même personne. Ainsi, l’utilisation de l’entretien dans notre recherche a visé à enrichir la compréhension des données collectées par le questionnaire pour mieux les interpréter.

Cependant, les entretiens effectués n’ont pas été assez efficaces. Avant de passer l’entretien, nous avons sélectionné les questionnaires qui nous ont semblé être les plus intéressants au niveau du contenu des réponses. Les enquêtés qui ont accepté de participer à l’entretien étaient bien disposés envers nous et favorables au sujet de recherche. Néanmoins, certains enquêtés d’origine russe et d’autres ethnies non-kazakhes, mal disposés à l’égard des Kazakhs et du pays, n’ont pas laissé leurs coordonnées et ont refusé de passer l’entretien. Exprimant leur attitude négative envers le Kazakhstan et les représentants de l’ethnie kazakhe, ces enquêtés ont préféré rester anonymes par mesure de sécurité. Ainsi, et malheureusement, nous n’avons pu interroger les enquêtés critiques envers le pays et la politique gouvernementale de gestion des relations interethniques. C’est pourquoi nous ne sommes pas satisfaits à 100 % des résultats de cette enquête.

Cependant, ces entretiens ont permis de recueillir le point de vue des jeunes sur différents thèmes les concernant, ce qui a enrichi l’interprétation des données. Certains jeunes se sont parfois montrés gênés par des questions délicates et l’enregistrement de leurs réponses sur le dictaphone, mais ils s’y sont quand même pliés, essayant de répondre le plus sincèrement possible et de suivre les consignes données au début de l’interview.