2. Catégorie de sexe

En choisissant la population, nous n’avons pas oublié de prendre en compte la catégorie de sexe. En effet, parmi les appartenances catégorielles, l’appartenance sexuelle est souvent donnée comme première et centrale dans l’organisation identitaire du sujet283. L’importance de l’appartenance sexuelle est mentionnée dans de nombreuses recherches psychologiques. Pour Bem (1981, 1985), par exemple, le soi est englobé par le genre : il est fondé sur la base des prescriptions normatives relatives au sexe propre ; le genre s’impose comme une primauté cognitive, surdéterminant l’identité propre284.

En psychologie, l’identité de genre est donc envisagée comme la partie du concept de soi qui découle des représentations collectives du masculin et du féminin. Notre attention à l’appartenance sexuelle des enquêtés s’explique par le fait qu’il existe, entre les filles et les garçons, des différences dans les représentations du monde social et de soi. En fait, les filles et les garçons ne disposent pas des mêmes dimensions représentationnelles285. Cette différence dans la représentation de soi et d’autrui est très importante pour l’analyse des résultats. C’est pourquoi l’appartenance sexuelle aussi bien que l’appartenance ethnique est une variable importante, qu’on ne peut pas ignorer dans notre recherche.  

La prise en compte de l’appartenance sexuelle nous permet d’étudier des dynamiques d’identification et de différenciation, agissant non seulement entre les groupes ethniques, mais aussi à l’intérieur de ces groupes. Pour cet objectif, nous cherchons à comprendre comment, sur certaines questions, les différences dans les représentations sociales se manifestent chez les filles et les garçons issus d’un même groupe ethnique.

Notes
283.

A. Duran-Delvigne (1999) Ecologie sociale et sexuation des représentations de soi dans H. Chauchat, A. Duran-Delvigne (1999) De l’identité du sujet au lien social, Paris, PUF, p.192.

284.

Ibid., p. 194.

285.

Ibid., p.209.