8.3.5.Attitude à l’égard des Kazakhs qui ne pratiquent pas la religion

La renaissance de la religion au Kazakhstan a éveillé l’intérêt à la pratique des rites religieux, souvent considérés par les croyants comme les éléments folkloriques de leur culture nationale. Comme le remarque S. Peyrouse, la symbolique de ces rites reste importante mais pas nécessairement religieuse puisqu’ils sont plutôt perçus comme une coutume sociale317. En posant les questions « Quelle est votre attitude à l’égard des Kazakhs (Russes, autres ethnies) qui ne pratiquent pas les rites religieux ? », notre intention était d’analyser les attitudes des différents groupes ethniques à l’égard de la pratique de la religion au sein de leur propre groupe religieux et des autres groupes. En effet, nous nous sommes demandés si le sentiment d’appartenance implique nécessairement le partage de la religion.

Nous avons regroupé nos résultats dans le tableau et le graphique ci-dessous :

Tableau 31°.Attitude à l’égard des Kazakhs qui ne pratiquent pas la religion.
Tableau 31°.Attitude à l’égard des Kazakhs qui ne pratiquent pas la religion.

La dépendance est très significative. chi2 = 31,67, ddl = 8, 1-p = 99,99%.

% de variance expliquée (V de Cramer) : 4,27%

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 371 citations.

Graphique n° 12 : Attitude à l’égard des Kazakhs qui ne pratiquent pas la religion.
Graphique n° 12 : Attitude à l’égard des Kazakhs qui ne pratiquent pas la religion.

Nous constatons que les Kazakhs sont plus sensibles à cette question que les autres ethnies. Dans leur groupe, 24,2% des enquêtés pensent qu’il faut conseiller aux Kazakhs de pratiquer la religion. Ce pourcentage est supérieur car seulement 4,3% des Russes et 8,9% des autres minorités partagent leur opinion. En même temps, les enquêtés kazakhs sont moins favorables que les autres ethnies aux Kazakhs qui ne pratiquent pas les rites religieux : 9,5% des Kazakhs, 10,8% des Russes et 14,4% des autres ethnies ont choisi la réponse « J’accepte leur attitude ».

Néanmoins, la majorité des jeunes dans tous les groupes ethniques a choisi la réponse « indifférente ». Au total, dans notre échantillon, 63,1% des sujets ont exprimé leur attitude indifférente à l’égard des Kazakhs qui ne pratiquent pas la religion. Mais chez les Kazakhs, leur pourcentage, 50% est inférieur à ceux des Russes (70,4%) et des autres ethnies (61,1%). Ceci signifie que pour les Kazakhs, la pratique de la religion au sein de leur groupe d’origine est plus importante que pour les Russes et les autres ethnies.

Parmi les autres réponses, selon la répartition des résultats, 3,2% des Kazakhs, 2,2% des Russes et 5,6% des jeunes appartenant aux autres ethnies préfèrent les Kazakhs non pratiquants. Notons aussi que 12,6% des Kazakhs, 12,4% des Russes et 10% des autres ethnies n’ont pas donné de réponse à cette question.

Notes
317.

S. Peyrouse (2003) Des chrétiens entre athéisme et islam. Regards sur la question religieuse en Asie centrale soviétique et post-soviétique, Paris, Maisonneuve & Larose/IFEAC, p. 161.