8.3.9.Rapports sexuels avant le mariage.

L’attitude des jeunes à l’égard des rapports sexuels avant le mariage nous semble intéressante car elle est en liaison non seulement avec les normes éthiques et l’éducation familiale d’un individu mais aussi avec ses valeurs religieuses et ses traditions culturelles. C’est pourquoi, en posant la question sur les relations sexuelles avant le mariage aux jeunes, nous analysons leurs réponses en prenant en considération leur appartenance ethno-culturelle et religieuse.

Tableau 35°. Rapports sexuels avant le mariage.
Tableau 35°. Rapports sexuels avant le mariage.

La dépendance est très significative. chi2 = 42,04, ddl = 8, 1-p = >99,99%.

Attention, 5 (33.3%) cases ont un effectif théorique inférieur à 5, les règles du chi2 ne sont pas réellement applicables.

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 371 observations.

La plupart des jeunes, quelque soit leur appartenance ethnique, pensent qu’il est normal d’avoir des relations sexuelles avant le mariage. Dans notre échantillon, 53,7% des Kazakhs, 80,6% des Russes et 77,8% des autres ethnies ont choisi cette réponse. Mais nous constatons que les Kazakhs acceptent moins les relations sexuelles que les autres groupes ethniques. Par contre, 31,6% des Kazakhs trouvent que les relations sexuelles avant le mariage sont normales, mais ils ne les acceptent pas pour eux-mêmes ; alors que seulement 8,1% des Russes et 7,8% des autres ethnies partagent leur opinion. Nous expliquons ce fait par l’éducation traditionnelle répandue dans les familles kazakhes ainsi que leur appartenance religieuse musulmane qui expliquent leur attitude. Cependant, l’attachement aux valeurs traditionnelles familiales n’empêche pas les Kazakhs de se montrer tolérants à l’égard de cette question malgré leur refus personnel.

Parmi les autres réponses, 7,4% des Kazakhs, 5,9% des Russes et 10% des autres ethnies refusent catégoriquement les relations sexuelles avant le mariage et pensent qu’elles doivent être interdites. Nous sommes surpris de constater la prédominance du nombre des jeunes appartenant aux autres ethnies ayant choisis cette réponse. Enfin, 5,3% des Kazakhs, 5,4% des Russes et 5,4% des autres ethnies ne savent pas comment répondre à cette question.

Synthèse et discussion des résultats

Ainsi, la religion a une grande importance dans l’identification culturelle des jeunes malgré le nombre modeste des pratiquants. Dans notre échantillon, la majorité des enquêtés se déclare croyants mais non pratiquants. Après avoir analysé les réponses des jeunes, nous en concluons que les Kazakhs sont plus attachés à la religion que les autres ethnies ; le nombre des croyants et pratiquants est plus élevé que chez les Russes et les autres ethnies. Il est intéressant de relever aussi que beaucoup de Kazakhs pratiquent les rites religieux sans être croyants : ils considèrent la pratique religieuse comme un élément important de leur culture ethnique ; elle leur permet donc de revendiquer leur appartenance culturelle. Chez les Kazakhs nous constatons aussi une forte identification à la religion musulmane (88,4%). Alors que chez les Russes, l’identification à la religion orthodoxe est moins exprimée (75,8%). Quant aux jeunes appartenant aux autres ethnies, nous observons la grande répartition des réponses en raison de la diversité ethnique et religieuse de leur groupe. Mais la plupart s’identifient à l’orthodoxie (50%) parce que les Slaves et les russophones constituent la majorité dans le groupe « Autres ethnies ».

Les Kazakhs sont plus favorables au mariage selon les traditions religieuses et ils acceptent moins les relations sexuelles avant le mariage que les Russes et les autres ethnies. Nous expliquons cette attitude leur éducation où dominent les valeurs traditionnelles familiales et par leur appartenance religieuse plus importante dans leur construction identitaire. Cependant, il convient de noter la tolérance chez les hommes et les femmes kazakhs à l’égard de la question sur les rapports sexuels avant le mariage. La plupart pensent que c’est normal mais ne l’acceptent pas pour eux-mêmes pour des raisons personnelles.