8.4.3.2.L’analyse des résultats du groupe « Russes »

Dans ce groupe, à la différence des Kazakhs, les Russes choisissent en priorité d’apprendre la langue russe. Dans le premier rang, le russe domine avec 65,1%, alors que le kazakh recueille seulement 21%. Dans le deuxième rang, les enquêtés russes mettent le kazakh en deuxième place malgré son statut de langue officielle d’Etat (36,6%).

Tableau 42°. Le classement des langues à apprendre par l’ordre d’importance. Groupe « Russes »
Tableau 42°. Le classement des langues à apprendre par l’ordre d’importance. Groupe « Russes »

La question est à 4 réponses multiples ordonnées.

Le tableau donne les effectifs pour chaque rang et pour la somme.

Le rang moyen de citation de chaque modalité est indiqué entre parenthèses dans l’avant-dernière colonne.

La différence avec la répartition de référence est très significative. Chi2 = 77,18, ddl = 4, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

Le nombre de citations est supérieur au nombre d’observations du fait de réponses multiples (4 au maximum).

Ce tableau est construit sur la strate de population russe contenant 186 observations et définie par le filtrage suivant : origine ethnique = « russe ».

Les Russes ne maîtrisent pas bien le kazakh et ne l’utilisent pas dans la vie quotidienne et la sphère professionnelle. Selon les données du recensement national de 1999, seulement 12,7% des Russes de la région de Karaganda maîtrisent le kazakh et 94,3% ont indiqué en avoir une faible connaissance325. Ces données montrent la position dominante de la langue russe dans la région de Karaganda. Le russe n’a que le statut de langue de communication interethnique au Kazakhstan mais de facto il est la langue principale dans la région centrale du Kazakhstan. La prédominance des Slaves (Russes, Ukrainiens, Biélorusses) sur le nombre des Kazakhs à Karaganda, selon les données statistiques officielles de Karaganda326, a déterminé leur choix de la langue principale à apprendre. Nous constatons que les Russes ne considèrent pas le kazakh comme la langue prioritaire au Kazakhstan.

La mondialisation incite les jeunes à apprendre l’anglais ; sa connaissance devient nécessaire dans la vie professionnelle. Parmi les langues prioritaires, l’anglais est la troisième langue à apprendre (48,4%) mais 12,4% des réponses l’ont indiqué comme la première langue et 33,9% des réponses des enquêtés russes ont choisi l’anglais comme deuxième langue à apprendre après le russe et avant le kazakh.

Notes
325.

O. B. Altynbekova (2006) Les processus ethnolinguistiques au Kazakhstan (en russe), Almaty, Ed. Economika, p. 285.

326.

Voir l’annexe Les données statistiques officielle de la région de Karaganda.