8.4.4.1.L’analyse des résultats du groupe « Kazakhs »

Selon les résultats, la majorité absolue des sujets kazakhs croient qu’il est indispensable d’apprendre la langue kazakhe (96,8%). Seuls 2,1% ont répondu négativement et 1,1% ne savent pas comment répondre à cette question.

Tableau 44°. Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe « Kazakhs ».
Tableau 44°. Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe « Kazakhs ».

La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 172,44, ddl = 2, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

Ce tableau est construit sur la strate de population kazakhe contenant 95 observations et définie par le filtrage suivant : origine ethnique = "kazakh".

Graphique n° 18 : Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe « Kazakhs ».
Graphique n° 18 : Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe « Kazakhs ».

Nous avons classé les réponses affirmatives selon trois catégories. La première explique la nécessité d’apprendre la langue kazakhe par devoir civil et respect au pays :

‘« Parce que c'est notre langue maternelle. Chaque citoyen du Kazakhstan doit connaître le kazakh. C'est notre devoir et notre obligation. Mais l'apprentissage du kazakh doit être volontaire ». F., 20 ans.
« La langue kazakhe est la langue nationale. Connaître cette langue est un devoir civil ». F., 21 ans.
« En effet, nous habitons au Kazakhstan, la langue kazakhe est notre langue maternelle et chaque Kazakh doit la connaître. Les Russes et les autres gens habitant au Kazakhstan sont obligés aussi de connaître la langue kazakhe ». F., 16 ans.’

Selon certains jugements, celui qui ne connait pas la langue kazakhe montre le manque de respect à l’égard du Kazakhstan et du patriotisme national :

‘« Si un homme respecte l'Etat où il habite, il doit apprendre sa langue ». F., 20 ans.
« Le fait que, habitant au Kazakhstan, plusieurs ethnies ne connaissent pas la langue nationale me met hors de moi. Cela montre un manque de respect et une attitude indifférente envers son pays de résidence ». F., 19 ans.’

La deuxième catégorie de réponses symbolise le lien ancestral avec la langue.Ici  nous citons les explications concernant l’obligation de connaître le kazakh par respect des ancêtres et de la culture kazakhe :

‘« Parce que nous ne devons pas oublier la langue de nos ancêtres, notre culture ». F., 16 ans.
« Si on n’apprend pas la langue kazakhe on peut perdre ses racines ». H., 20 ans.’

Donc, l’appartenance à l’ethnie kazakhe engage à connaître sa langue pour garder ses racines culturelles :

‘« Je suis Kazakh mais je ne connais pas la langue kazakhe parfaitement. Parfois, ça me gêne. C’est pourquoi je crois que chaque Kazakh doit connaître sa langue ». H., 21 ans.
« Je suis Kazakh, c’est pourquoi je serais fier si ma langue maternelle était étudiée par tous au Kazakhstan ». H., 21 ans.’

Actuellement, suite à la politique linguistique nationale, la connaissance du kazakh devient indispensable dans le travail (service public, par exemple), l’objectif étant que cette langue devienne dominante au Kazakhstan. C’est un argument pour inciter à apprendre la langue kazakhe et l’utiliser au travail :

‘« Au Kazakhstan à l’avenir toute la documentation sera en kazakh et, en général, ici on respecte les gens qui parlent la langue kazakhe ». H., 20 ans.  
« C’est la langue officielle, à l’avenir elle sera utile ». F., 16 ans.
« Je suis Kazakh et je dois connaître ma langue maternelle. Pour les personnes ayant une autre origine ethnique, la langue kazakhe sera nécessaire à l’avenir ; toute la documentation sera écrite en kazakh ». H., 17 ans.’

Deux sujets ont donné une réponse négative à la question. La situation actuelle du pays où la langue russe continue à dominer dans la plupart des régions est leur argument pour ne pas apprendre le kazakh qui est peu utilisée dans la société :

‘« Il faut apprendre la langue kazakhe s'il y en a besoin à l'avenir ». H., 21 ans.
« On dit que nous vivons au Kazakhstan et devons apprendre le kazakh. Mais à mon avis, pratiquement tous dans notre pays connaissent le russe. Pourquoi compliquer sa vie ? ». F., 20 ans.’

Synthèse des résultats

Pour conclure, remarquons que presque tous les Kazakhs sont pour l’apprentissage du kazakh. Cette unanimité des opinions s’explique par l’identification forte des enquêtés à la langue kazakhe. Selon la plupart des explications, la connaissance du kazakh est le devoir de chaque citoyen au Kazakhstan et signifie le respect du pays et du peuple kazakh. La majorité pense que pour les Kazakhs, la langue symbolise le lien avec leurs ancêtres et les racines culturelles. L’identification à la langue kazakhe s’explique donc par leur appartenance culturelle. Les autres arguments sont plus pragmatiques : les perspectives de la langue kazakhe à l’avenir dans la communication quotidienne et sur marché du travail où le kazakh devient indispensable pour la carrière professionnelle, surtout dans le public.