8.4.4.3.L’analyse des réponses du groupe « Autres ethnies »

Nous voyons que la majorité des enquêtés a donné une réponse affirmative à cette question (78,9%). Le taux de réponses négatives dans ce groupe est supérieur par rapports à celui des enquêtés kazakhs et russes (14,4%). 6,7% ont répondu « Ne sais pas ».

Tableau 46°. Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe "Autres ethnies"
Tableau 46°. Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe "Autres ethnies"

La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 84,87, ddl = 2, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

Ce tableau est construit sur la strate de population ‘Autres minorités’ contenant 90 observations et définie par le filtrage suivant : origine ethnique « Autres ethnies ».

Graphique n° 20 : Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe « Autres ethnies ».
Graphique n° 20 : Attitude à l’égard de l’apprentissage du kazakh. Groupe « Autres ethnies ».

En majorité, les enquêtés du groupe « Autres ethnies » ont répondu favorablement à cette question. Dans leurs explications ils mentionnent le statut de la langue d’Etat et l’obligation de chaque citoyen du pays de savoir parler le kazakh :

‘« Puisque la langue kazakhe est la langue nationale, chaque citoyen doit la connaître ». F., 20 ans.
« Si j'habite au Kazakhstan et que je suis citoyen de ce pays, j'ai besoin de connaître la langue de ma patrie ». H., 16 ans.
« J'habite au Kazakhstan et c'est pourquoi je suis obligé d'apprendre la langue d'Etat ». H., 16 ans.
« Nous vivons au Kazakhstan, donc nous devons respecter la langue nationale et avoir la volonté de l'apprendre ». F., 20 ans.’

Selon l’opinion des jeunes, la connaissance du kazakh favorise l’intégration de la nation kazakhstanaise etles échanges culturels. En outre, la langue kazakhe est une richesse culturelle montrant l’individualité du pays. Nous trouvons ces arguments dans les explications suivantes :

‘« Il faut connaître la langue au moins en général. En connaissant la langue de l'autre peuple tu fais la partie de ce peuple ! » H., 22 ans.
« Pour le renforcement de l'individualité du pays ». H., 20 ans.’

La connaissance du kazakh devient indispensable pour être embauché au Kazakhstan. C’est pourquoi l’utilisation de la langue kazakhe dans toutes les activités professionnelles stimule les jeunes des autres origines à l’apprendre :

‘« La connaissance de la langue peut être utile. En plus, maintenant on recrute de préférence les Kazakhs ou les personnes connaissant la langue kazakhe ». F., 21 ans.
Vu que j'habite au Kazakhstan et que toute la documentation est en kazakh, j'ai besoin de cette langue. F., 21 ans.
« Connaître les langues c'est un grand avantage ; en plus, on vit au Kazakhstan ». H., 21 ans.’

Cependant, les enquêtés souhaitent que la langue russe reste le langage pour lacommunication interethnique et comme marque de respect pourla population russe du pays :

‘« La langue kazakhe doit être présente parce qu'elle est une langue d'Etat. Mais la langue russe doit toujours exister comme langue interethnique tant qu'il y a des habitants russes ». H., 21 ans.’

Les réponses négatives expriment le rejet de la langue kazakhe, dont l’utilisation ne présente pas d’avantages.Les enquêtés ont comme argument que le russe domine dans la république du Kazakhstan et que la connaissance de l’anglais sera plus utile au XXIème siècle car la mondialisation supprimera les langues « des petits groupes nationaux » :

‘« Je crois que dans le monde il y a une tendance de la disparition des langues des petits pays ou des groupes nationaux. Seules les langues des grands pays ou des groupes des pays resteront ». H., 20 ans.
« Je crois qu’il suffit  de connaître l'anglais». H., 17 ans.
« Pourquoi perdre du temps à apprendre le kazakh qui ne sera pas utile dans ma vie si je peux apprendre l'anglais ? » H., 22 ans.’

En plus, ils estiment que le kazakh n’est pas une langue importante et donc que l’apprendre ne présente pas d’intérêt :

‘« Cette langue est peude valeur ». H., 25 ans.
« Non. Je n'ai pas besoin du kazakh ». H., 16 ans.’

Les enquêtés ayant répondu « Ne sait pas » l’expliquent par l’incertitude de leur avenir au Kazakhstan et par la difficulté d’apprendre le kazakh. Ils n’utilisent pas la langue kazakhe dans leur vie quotidienne pour communiquer. Le projet de quitter le pays plus tardest aussi une raison de ne pas étudier cette langue :

‘« Dans ma vie cette langue n'est pas nécessaire. Nous apprenons seulement par respectpour le pays dans lequel j’habite ». H., 16 ans.
« J'ai beaucoup de difficultés pour l'apprendre, il est plus facile pour moi d’apprendre l'anglais ». H., 20 ans.
« Je quitterai peut-être le Kazakhstan et je n'aurai alors pas besoin de cette langue ». H., 16 ans.’

Synthèse des résultats

Ainsi, la majorité des jeunes du groupe « Autres ethnies » croit qu’il est indispensable d’apprendre la langue kazakhe pour plusieurs raisons. Etant citoyens du Kazakhstan où le kazakh a le statut de langue d’Etat, il faut absolument le connaître au moins pour comprendre les gens. Pratiquer le kazakh c’est une marque de respect du peuple kazakh et de la patrie. Sa connaissance est nécessaire pour trouver un travail valorisant et facilite aussi l’intégration et les échanges culturels dans le pays entre tous les citoyens.

Pour expliquer lesréponses négatives, nous citons une attitude négative à l’égard du pays et de la langue kazakhe. Les jeunes des ethnies minoritaires dévalorisentla langue kazakhe qui est, selon leur opinion, « sans grand intérêt » et peu utilisée dans le pays. Ils sont satisfaits de la situation actuelle du Kazakhstan où le russe domine dans la vie quotidienne. Ces jeunes trouvent la langue kazakhe trop locale alors que l’anglais, à leur avis, est plus important en raison de son utilisation universelle. Les réponses sont unanimes en faveur du bilinguisme, représenté par deux langues officielles, le kazakh et le russe, pouvant être également pratiquées.