10.5.1.L’analyse des résultats croisés du groupe « Kazakhs ».

Tableau croisé 61° : La manifestation des inégalités par les groupes ethniques dans la vie sociale. Données du groupe « Kazakhs ».
Tableau croisé 61° : La manifestation des inégalités par les groupes ethniques dans la vie sociale. Données du groupe « Kazakhs ».

La dépendance est très significative. chi2 = 51,84, ddl = 30, 1-p = 99,21%.

Attention, 35 (83.3%) cases ont un effectif théorique inférieur à 5, les règles du chi2 ne sont pas réellement applicables.

Le chi2 est calculé sur le tableau des citations (effectifs marginaux égaux à la somme des effectifs lignes/colonnes).

Les valeurs du tableau sont les pourcentages au total établis sur 106 citations.

Ce tableau est construit sur la strate de population kazakhe contenant 95 observations et définie par le filtrage suivant : origine ethnique = "kazakh".

Graphique n° 29 :
Graphique n° 29 :La manifestation des inégalités par les groupes ethniques dans la vie sociale. Données du groupe « Kazakhs ».

La majorité des Kazakhs pense que tous les groupes pratiquent la discrimination de différentes manières ; c’est le cas, par exemple, dans la catégorie « la politique de la langue » pour 6,6% d’entre eux : les Russes (3,8%) plus que les Kazakhs (2,8%).

Ils sont 6,6% à penser qu’il en est de même dans le domaine administratif (emploi, cadres). Remarquons aussi que dans ce cas le pourcentage est le même pour les Kazakhs et les Russes (4,7%).

Dans le système d’enseignement, pour 3,8% des Kazakhs, les Russes pratiquent plus la discrimination que les autres ethnies. Le pourcentage est le même pour la réponse « Ne sait pas ». Dans trois cas (2,8%) ils ont répondu « Personne ». Il était intéressant de lire en marge de certaines enquêtes que les sujets reconnaissent la discrimination des Kazakhs à l’égard des Russes dans les universités, mais en même temps, ils accusent les Russes de discrimination envers les Kazakhs dans les écoles secondaires.

Pendant l’entretien, nous avons demandé de préciser de quelle manière tel ou tel groupe ethnique pratique la discrimination, surtout après la réponse « Tous ». Les enquêtés kazakhs nous ont expliqué que, dans le domaine administratif, c’est plutôt lors du recrutement. Ils disent qu’un patron russe, kazakh ou d’autre origine préfère embaucher des spécialistes de son ethnie. Pour les Kazakhs, le fait que des spécialistes non-kazakhs ignorent la langue d’État est une raison pour ne pas les embaucher. Les Russes invoquent le plus souvent le manque de qualification pour refuser de recruter un Kazakh.

Nous mettons ainsi en évidence un phénomène intéressant : chaque groupe ethnique élabore des stratégies pour éliminer ses adversaires en raison de leur prétendue non-compétence professionnelle. Étant ethnie titulaire, les Kazakhs masquent la discrimination en utilisant la politique linguistique qui demande la connaissance du kazakh dans la sphère publique. Les Russes, de leur côté, mettent l’accent sur les qualités professionnelles pour écarter, en particulier, les Kazakhs provenant des villages en raison de leur faible niveau de formation. Il y a donc entre les Kazakhs et les Russes des rapports conflictuels dans la sphère économique.