Conclusion partielle

A partir du 18e siècle jusqu’à nos jours, les relations entre la Russie et la France ont connu des moments d’un rapprochement extrême et du déclin. Mais, chose surprenante: même aux pires moments, l’attitude de la société russe et des Russes eux-mêmes à l’égard de la France, de sa culture et des Français, a toujours été bienveillante.S’il existe parfois des rancoeurs de peuple à peuples, rien de tel n’a jamais séparé les Russes et les Français.

Bref, des liens d’amitié entre la Russie et la France ne se soient jamais interrompus depuis des siècles, en s’adaptant à des particularités du moment.

Des échanges permanents franco-russes ont contribué à des enrichissements mutuels linguistiques et culturels des deux pays. Ce phénomène peut être observé déjà au niveau de nombreux emprunts « adoptés » réciproquement par chaque langue.

Apprendre le français est devenu aujourd’hui une marque de prestige pour les Russes souhaitant se montrer « distingués ». Il ne s’agit pas de maîtriser une langue servant d’un moyen de communication universel, mais celle qui permet de s’enrichir culturellement. Des cours particuliers de français sont à la mode, en province aussi bien qu’à Moscou, et ils coûtent cher. De plus, les acquis peuvent être « testés » et appliqués lors d’une visite touristique de la France: ceux qui ont de l’argent pour se payer des cours de langue, en trouveront sûrement pour un voyage à travers le pays, dont ils garderont pour toujours des impressions inoubliables et un souhait irrésistible d’y retourner. La France attire les Russes par son charme particulier dont la nature exacte reste indiscernable pour eux-mêmes durant des siècles. De même que l’italien est considéré par les Français comme « langue d’amour », le français avec son intonation chantante, sa phonétique parsemée de voyelles ouvertes, de sons nasaux « exotiques » à l’oreille russe, de consonnes molles, a la même réputation chez les Russes.

Si l’anglais détient fermement la place universelle d’« une langue d’affaire », le français occupe, quant à lui, et à sa juste valeur, celle d’« une langue de culture et de sensualité ». A notre avis, le français pourra, avec le temps, devancer l’anglais, à l’échelle européenne, compte tenu de son potentiel et grâce à la politique francophone menée par le gouvernement français et par de nombreux organismes de distribution de la langue française dans le monde et à travers toute la Russie en particulier.