2. 3. Une approche systémique de l’enseignement du FLE

L’étude du FLE du point de vue de ses aspects n’exclut nullement sa vision systémique. Les deux approches se complètent.On ne peut pas contester que toutes les activités langagières se réalisent par les moyens grammaticaux, lexicaux et phonétiques, à la fois. C’est notamment la représentation de la langue comme système qui caractérise le cursus de «  La Pratique de l’oral et de l’écrit en français »; tandis que les cours pratiques de grammaire et de phonétique étudient chacun son aspect spécifique dont les notions clés servent à améliorer progressivement le niveau de communication des apprenants.

Malheureusement, souvent, on est obligé de constater que les étudiants ayant un bon niveau théorique ne sont pas capables de parler couramment la langue étudiée.104

C’est pourquoi, nous sommes persuadés qu’il est important que les deux types de disciplines soient présents dans l’apprentissage: celles qui traitent de la langue comme système et celles qui l’examinent sous ses différents aspects; surtout lorsqu’il s’agit des apprenants adultes, et en particulier, dans le cas de formation de futurs enseignants de langue. Il faut veiller, en même temps, à un bon équilibre entre la théorie et la pratique, suivant les étapes d’enseignement/apprentissage. 105 Cela correspond à l’étude systémique de la langue. L’union des disciplines analysant la langue des deux positions contribue à sa représentation globale du point de vue de son fonctionnement au sein du langage.

En suivant les principes communicatifs de la didactique moderne, on doit apporter à la discipline complexe qui est «  La Pratique de l’oral et de l’écrit en français » la possibilité d’y réunir tous les aspects de FLE, afin qu’ils se complètent et se soutiennent mutuellement. L’objet de l’enseignement est donc le lexique intrinsèquement lié à des niveaux phonologique, morphologique, grammatical de la langue. Le travail sur le lexique comprend également une assimilation parfaite des formes phonétiques et des modèles morphologiques et grammaticaux au flux de la parole. Le but didactique de cette discipline pratique consiste à assurer une maîtrise des savoirs et des savoir-faire au sein de toutes les quatre activités langagières – la parole, la réception, la lecture et l’écriture – dans le sens que les savoirs et les savoir-faire assimilés se soutiennent mutuellement et servent de base à un autoperfectionnement ultérieur.

Les résultats acquis sont évalués à la fin d’année universitaire lors d’un examen ayant deux parties: orale et écrite. En deuxième année, la partie orale inclut normalement trois composants égaux:

  • une traduction spontanée d’un certain nombre de phrases imprimées sur des petites feuilles (une phrase par chaque feuille) – du russe en français et du français en russe ;
  • la lecture d’un morceau de texte littéraire (en respectant toutes les normes phonétiques françaises), l’exposé de son contenu, le résumé, quelques mots sur l’auteur et sur des particularités stylistiques de l’extrait (le temps de préparation est vingt minutes environ);
  • la présentation spontanée d’un sujet de conversation dans le cadre du programme (la liste de sujets est proposée avant l’examen); l’enseignant-examinateur peut initier un mini-dialogue dans le contexte du sujet présenté.

Il est à remarquer que ce type d’examen ne sanctionne pas spécialement les compétences des étudiants mais plutôt leurs capacités de mémorisation. Les apprenants considèrent généralement cet examen comme une épreuve à franchir et non pas le moyen de faire progresser davantage. Il s’agit en fait des pratiques évaluatives normatives-sommatives.

Notes
104.

Cf. ROSEN É., « Se Former … », op. cité, p.25.

105.

Page 77 du présent travail.